L'article 7 constitue la mesure phare du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, une mesure à laquelle nous restons fortement opposés, d'autant plus qu'elle pèsera presque exclusivement sur les retraités. Nous proposerons la suppression pure et simple de cet article, contrairement au Sénat, qui a proposé que le 1,7 point d'augmentation du taux de CSG ne soit supprimé que sur les pensions de retraite et d'invalidité.
Au-delà de notre opposition, nous nous interrogeons sur vos motivations. Cet article 7 organise le transfert de 22,5 milliards de prélèvements vers la CSG pour redistribuer 3 milliards aux actifs, avec des compensations en cascades pour des catégories particulières, dont certaines ne sont pas résolues – nous y reviendrons – , s'agissant des artistes ou des bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap – PCH. Or le Sénat me semble avoir trouvé une solution sur ce problème que le ministre de l'action et des comptes publics s'était engagé à régler en première lecture. Je rappelle que c'est la raison pour laquelle j'avais retiré mon amendement.
Vous défendez cette mesure en arguant qu'elle sera largement compensée par la suppression de la taxe d'habitation sur trois ans. Pour notre part, nous pensons que cette compensation sera incomplète et différée : elle s'étale sur trois ans et représentera, en 2018, 3 milliards d'euros pour l'ensemble de la population alors que le prélèvement supplémentaire de CSG touchera les retraités à hauteur de 4,5 milliards d'euros. Le compte n'y est donc pas.
Madame la ministre, ce sont 8 millions de retraités gagnant plus de 1 440 euros nets par mois qui vont être pénalisés par une augmentation de CSG de 250 euros par mois. Nous ne pouvons pas l'accepter.