Les agriculteurs de ma région, les Hauts-de-France, ont fait des efforts absolument considérables dans un contexte environnemental hyperconcurrentiel. Ils ont naturellement accueilli avec beaucoup de bonheur les mesures mises en oeuvre par le gouvernement précédent, qui leur ont donné un peu plus de visibilité dans un contexte qui reste tout de même très irrégulier.
Ceux que ma collègue Anne-Laure Cattelot et moi-même avons rencontrés hier à Tourcoing ont exprimé leur colère – et ils ont bien raison – , mais aussi leur volonté de participer au redressement des comptes publics de la France. Ils prennent donc leur part, mais ils veulent qu'on n'amoindrisse pas leurs efforts de compétitivité et, surtout, qu'on prenne en compte la différence qui existe entre le revenu d'entreprise et le prélèvement privé de l'exploitant.
J'évoquerai encore cette agricultrice rencontrée hier, Anne-Laure, qui nous racontait comment elle avait porté son cheptel de quarante à quatre-vingts vaches, pas seulement pour produire plus de lait et gagner plus d'argent, mais pour installer son fils sur l'exploitation agricole. Or nous allons, encore une fois, réduire le nombre d'exploitations et empêcher les jeunes agriculteurs de s'installer.
Nous devons donc revoir les choses très posément, en attendant les mesures structurelles qui arriveront dans le cadre des états généraux de l'alimentation et la convergence européenne – que nous attendons, évidemment, avec de grands espoirs dans cette région frontalière. Les agriculteurs sont prêts à faire des efforts, mais ces efforts d'investissement doivent au moins être reconnus, et le Gouvernement s'honorerait en entendant ceux, très nombreux sur les bancs de cette assemblée, qui lui demandent de maintenir le statu quo en la matière.