Cet article cristallise les débats que nous tenons dans cet hémicycle sur le PLFSS, comme du reste aussi sur le PLF. Une inquiétude traverse aujourd'hui le pays à cause du choix que vous faites d'instaurer deux assiettes différentes : une assiette d'allégement des charges pesant sur le travail – ce qui est souhaitable, et j'y souscris – et une assiette d'augmentation des prélèvements, qui est différente, car elle porte précisément sur des catégories qui ne sont pas toutes concernées par les allégements apportés aux charges du travail.
Il a été dit que les retraités sont aujourd'hui très inquiets et seront très fortement touchés, en particulier les plus fragiles d'entre eux. Ce problème interdit que nous puissions souscrire à vos propositions.
Pour ce qui est des agriculteurs, monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, le décret de 2016 a donné un petit ballon d'oxygène à cette catégorie professionnelle, qui en avait extrêmement besoin à ce moment-là, qui en a encore besoin et pour laquelle les mesures annoncées – qui iront, je l'espère, dans le bon sens – sont différées jusqu'au début de l'année 2018, puisque vous attendez la fin des états généraux de l'alimentation pour proposer un projet de loi. Il serait profondément injuste, à cet égard, de leur retirer ce ballon d'oxygène avant même qu'autre chose leur soit proposé, car ce serait leur faire subir, à eux qui sont souvent des catégories fragiles dans des territoires fragiles, une double peine.