Intervention de Cendra Motin

Séance en hémicycle du vendredi 9 avril 2021 à 9h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 22

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCendra Motin, rapporteure de la commission spéciale pour le titre II :

Cela pourrait poser un problème pour les régions elle-même. Du reste, la gestion de toutes les énergies renouvelables est un véritable défi pour l'aménagement du territoire. En effet, comme l'a rappelé la ministre à plusieurs reprises, nous devons passer à un mix énergétique comportant tout de même 50 % d'ENR, ce qui est énorme. En termes d'aménagement du territoire, l'installation de fermes photovoltaïques, d'éoliennes et d'installations de géothermie a un très grand impact. Les régions ont déjà un rôle très important à jouer en la matière, et je ne suis pas certaine qu'il faille leur en mettre encore plus sur le dos.

Un autre aspect problématique de cet amendement est celui de la territorialisation des appels d'offres et des aides de la Commission de régulation de l'énergie, la CRE. Aujourd'hui, c'est cette dernière qui gère l'intégralité des appels d'offres sur tout le territoire, ce qui permet d'optimiser ces aides pour accompagner les projets les plus pertinents. Je vous rassure cependant : en termes de répartition géographique, tout n'est pas équivalent et l'on sait bien qu'il y a beaucoup plus d'éoliennes dans le Nord et dans le Grand Est, puisque c'est là qu'il y a du vent, ou plus d'installations solaires bâtimentaires dans le sud de la France – cela paraît assez évident. Du reste, à l'article 24, nous imposerons plus de solaire bâtimentaire en équipant davantage de toitures d'entreprise. Nous allons donc dans le sens d'une meilleure répartition, mais cela va de pair avec les technologies. En effet, il ne va pas de soi de faire du solaire dans le Nord et c'est l'avancée de technologies comme celle de Photowatt – entreprise qui produit des panneaux photovoltaïques de dernière génération et que vous et moi connaissons bien et soutenons, madame Meynier-Millefert – qui permet de rendre cette énergie plus rentable, y compris dans des endroits peu ensoleillés.

Il est donc important de maintenir ces appels d'offres au niveau national car, si nous commencions à découper l'enveloppe par région, nous pourrions laisser échapper des projets. Or on constate que, par région, les équilibres sont plutôt bons et que les appels d'offres se répartissent assez bien, notamment dans les grandes régions – je pense en particulier à la région Aquitaine, qui concentre beaucoup les aides, comme du reste les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est. Un équilibre s'établit donc malgré tout, et un découpage des enveloppes par surface ou par population ne nous permettrait pas de disposer des bons moyens aux bons endroits.

J'émets donc un avis défavorable sur l'ensemble de ces amendements identiques.

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