Le projet de loi aurait dû traiter de ce qui constitue un véritable enjeu. Je prends un instant pour m'exprimer puisque mon groupe bénéficie de dix minutes supplémentaires, ce qui est rare dans le cadre d'un examen en temps législatif programmé, et que je suis à cet instant son seul représentant.
En France, nous avons une chance : nous avons EDF et RTE, deux grandes entreprises qui, pendant des décennies, ont porté les ambitions énergétiques de notre pays, et qui pourraient être les joyaux qui mettraient en ? uvre la transition écologique de l'énergie. Eh bien, vous choisissez ce moment pour affaiblir EDF comme ce n'est pas permis ! C'est le moment que vous choisissez pour lancer le projet Hercule, alors que vous auriez dû muscler et renforcer EDF et lui confier les appels à projets. Pourquoi l'État ne dit-il pas d'entrée : nous avons un joyau et grâce à lui, grâce à cette exception française, nous allons accomplir les évolutions écologiques ? C'est cela que nous demandons.
À côté des efforts destinés à satisfaire la Commission européenne ou les marchés européens, il faudrait peut-être aussi un service public fort de l'énergie. Si votre amendement proposait tout cela, nous l'aurions évidemment voté, mais, malheureusement ce n'est pas le cas. C'est un amendement d'affichage qui crée un outil, comme vous dites, outil que vous mettrez, comme d'habitude, à disposition des marchés pour favoriser la marchandisation de l'énergie.
Nous, nous pensons que l'heure est venue de comprendre que l'énergie n'est pas une marchandise comme les autres ; que c'est un bien public, et qu'il faut le défendre.