La date de 2040 a été fixée à la suite d'un rapport que j'ai remis au nom de l'OPECST avec mon collègue sénateur Stéphane Piednoir. Elle faisait donc l'objet d'un consensus entre les deux chambres. Avant de fixer cette date, nous nous étions bien évidemment rendus en Norvège, qui est en avance sur nous en la matière.
L'argument le plus important est que la France est un pays dans lequel on produit des véhicules, ce qui n'est pas le cas de certains pays nordiques. Les producteurs nous ont fait valoir que le temps de la recherche n'était pas le temps du Parlement. Si nous prenons des décisions en nous projetant dans l'avenir, nous devons tenir compte du temps nécessaire à la recherche et à la transformation de la filière. Car ce n'est pas avec l'industrie automobile telle qu'elle se présente actuellement que nous pourrons atteindre l'objectif de décarbonation plus rapidement, avant 2040. Il s'agit de donner du temps aux industriels en leur fournissant l'accompagnement nécessaire à la transformation de leur secteur.
Je vois bien, évidemment, que l'enjeu climatique est important, je comprends que la plupart des intervenants soient pour l'échéance de 2035, mais nous sommes tous d'accord pour faire de l'écologie en tenant compte du social et de nos territoires, et nous sommes attachés à l'automobile française. Nos industriels donnent déjà l'exemple : la plupart sont aujourd'hui en ordre de marche pour décarboner, encore faut-il leur en laisser le temps, et je vous y invite. La différence entre 2035 et 2040 est minime. Laissons les transformer et décarboner notre industrie.