. Il se trouve que ce projet de COM me pose des problèmes. Il me pose des problèmes dans ce qu'il ne dit pas, dans ce qui n'est pas explicite dans vos propos. Je pense que c'était une bonne idée qu'Expertise France remplace les petits opérateurs ministériels de façon à monter à l'échelle et d'avoir une structure plus solide qui soit capable de gagner des parts de marché au niveau européen et international. De ce point de vue, le succès est là. En revanche, il y a deux choses qui m'inquiètent parce qu'elles ne sont pas assez présentes. La première est assez simple. Il s'agit de l'évolution des experts techniques internationaux (ETI) à travers le temps. Vous savez que les parlementaires sont très attachés à la coopération technique, à l'expertise technique. Ils ont vu fondre année après année, les ETI. 1 000 il y a encore dix ans, puis 700, puis 600, aujourd'hui. Qu'est-ce qu'il en reste et où va-t-on ? Le transfert à l'AFD présente un avantage, c'est sa solvabilité. Mais, au passage, il y a eu beaucoup de perte. Nous avons besoin de savoir comment va évoluer cette dynamique des ETI. Est-ce que dans l'avenir nous pourrons encore compter sur un pool d'experts qui viendront en appui aux politiques publiques et pas seulement en appui des prêts de l'AFD puisque la composante assistance techniques est un argument de vente fort.
Par ailleurs, je suis inquiet sur l'aspect interministériel. Vous avez un comité interministériel certes. Vous avez parlé de commande publique. Elle ne vient que d'un ministère. Les opérateurs des différents ministères se désengagent financièrement. Il y a un outil qui n'est plus ministériel mais devient filiale d'une agence de financement. Les ministères sont réunis au sien d'un comité pour qu'on leur demande leur avis. Mais ils n'ont plus d'outils et ils ne donnent plus de financement. Quand on discute avec les ministères et notamment les ministères régaliens, on voit cette espèce de prise de distance sur le sujet et le fait qu'aujourd'hui, ils ne considèrent plus Expertise France comme leur bras armé. Je pense qu'on a une chance, y compris nous en tant que parlementaires, de sauver la visibilité et l'importance d'un outil de coopération s'il est vraiment le reflet des impératifs des politiques ministérielles nationales et de leur projection à l'international. C'est un premier élément important. Ça m'a semblé indispensable que cette commande publique puisse, si les ministres sont réticents à mettre de l'argent, être mise sous droit de tirage au moins en partie. Cela pourrait être un acte d'engagement. C'est ce que nous attendions de ce COM et ce n'est pas vraiment ce que j'y ai vu.