Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

La crise actuelle touche toute la planète et déstabilise la vie de chacun. De nombreuses questions se posent, notamment sur la relation sino-américaine, l'équilibre du monde et la place de l'Europe. Pendant la pandémie, les autres crises ne se sont pas arrêtées ; leur intensité a même parfois augmenté, notamment au Proche et au Moyen-Orient, en Libye et au Sahel, où des groupes liés à l'État islamique ou à al-Qaïda s'affrontent quotidiennement.

Nous vous avons, monsieur le ministre, transmis la semaine dernière les premières recommandations de notre groupe de travail sur les réseaux diplomatiques, consulaires et culturels. Les réseaux de notre diplomatie d'influence sont mis à rude épreuve durant la crise, notamment les Instituts français, les Alliances françaises et le réseau d'enseignement du français à l'étranger, qui doivent bénéficier d'une aide d'urgence mais aussi de mesures destinées à assurer leur consolidation dans le temps long.

Notre deuxième groupe de travail traite du développement et de l'aide humanitaire. La France a choisi de relancer son aide publique au développement et a pris des positions importantes au sujet de la dette des pays africains. Le projet de loi d'orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale (LOP-DSI) sera l'occasion de tirer les enseignements de la crise.

Le troisième groupe de travail, relatif à l'action économique extérieure, nous invite, au-delà du nécessaire soutien d'urgence des activités liées au tourisme, à repenser ce secteur en profondeur. Il faut aller vers un tourisme plus durable et plus qualitatif.

Nous souhaitons que vous portiez une attention particulière aux propositions faites au nom de notre commission. Le dialogue et l'écoute réciproque sont plus que jamais nécessaires en temps de crise.

La France et l'Allemagne ont proposé de créer un fonds de relance de 500 milliards d'euros reposant sur un emprunt inédit que la Commission européenne souscrirait au nom de l'Union pour les régions et les secteurs les plus touchés en Europe. C'est une avancée extrêmement importante. Êtes-vous raisonnablement optimiste sur la possibilité d'un accord de l'ensemble des États membres ? Comment les choses vont-elles s'organiser avec le projet de relance économique que la Commission européenne doit mettre sur la table le 27 mai prochain ?

D'autres orientations importantes ont été annoncées lors du sommet franco-allemand, en particulier à propos de la souveraineté dans le domaine de la santé, de la stratégie industrielle et du droit de la concurrence. Je souhaite que l'Union européenne puisse appliquer ces propositions bienvenues le plus rapidement et le plus complètement possible.

L'Assemblée mondiale de la santé a accompli une avancée qu'il faut saluer, en adoptant à l'unanimité une résolution présentée par l'Union européenne, visant à procéder à une évaluation impartiale, indépendante et complète de la réponse internationale au covid-19, afin d'améliorer les capacités mondiales de préparation aux pandémies.

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