C'est d'autant plus inacceptable que vous aviez certainement connaissance du communiqué dans lequel je disais : « Dans l'esprit d'amitié et de coopération qui préside aux relations franco-israéliennes, [la France] réaffirme sa volonté de continuer à travailler avec le nouveau gouvernement israélien dans la lutte contre la pandémie du covid-19 et dans les nombreux domaines qui font la richesse de notre relation, ainsi que son attachement indéfectible à la sécurité d'Israël et son engagement aux côtés d'Israël pour la sécurité régionale. » Vous êtes allé trop loin, monsieur Habib !
Pour ce qui est de la quatorzaine volontaire demandée aux Français revenant d'un pays situé hors de l'Union européenne, elle est fondée sur l'idée que nos compatriotes sont responsables ; si elle ne s'applique pas aux personnes revenant de pays européens, c'est parce que la plupart de ces pays ont adopté des modalités de déconfinement similaires aux nôtres. Un allégement pourra intervenir à partir du 15 juin : sans doute ne sera-t-il maintenu une quatorzaine – obligatoire, cette fois – que pour les personnes revenant de certains pays où la pandémie continuera à sévir de façon virulente. Nous ne pouvons transiger sur cette préoccupation essentielle qu'est pour nous la sécurité sanitaire des Français.
Si tout va bien, nous allons assouplir progressivement les mesures de protection, et j'espère que les Belges pourront bientôt aller boire une bière dans les Ardennes. En attendant, chacun doit prendre son mal en patience et respecter les mesures de précaution qui s'imposent si nous voulons sortir durablement de la pandémie. Il ne faut pas précipiter les choses, sous peine de devoir revenir en arrière.
Les huit Mahorais bloqués à Dubaï sont effectivement en train de rentrer en France, si ce n'est déjà fait.
Il est compliqué d'assurer la solidarité nationale sous la forme d'une aide financière apportée à tous les Français bloqués à l'étranger. De même, nous ne pouvons faire droit à toutes les demandes, notamment à celles consistant à prendre en charge des nuits d'hôtel et des repas pour les Français qui, de retour de l'étranger, doivent passer par Paris avant de rejoindre leur domicile en province : l'État n'est pas une assurance tous risques ! Cela dit, les consulats peuvent débloquer des aides sociales d'urgence pour les cas exceptionnels, afin d'éviter que nos compatriotes ne se retrouvent à la rue.
L'initiative franco-allemande relative au plan de relance a été plutôt bien accueillie par la Commission et par les États membres. Quant à passer à la majorité qualifiée, il faudrait pour cela un vote à l'unanimité !
La crise sanitaire a entraîné la fermeture des frontières entre le département de Mayotte et les Comores, interrompant les reconduites d'étrangers en situation irrégulière. Nous avons multiplié les actions auprès des autorités comoriennes, qui vont reprendre les réadmissions avec toutes les garanties sanitaires.
S'agissant des frégates, nous appliquons strictement le communiqué franco-chinois de 1994 concernant les ventes d'armes entre la France et Taïwan.
La mise en œuvre du plan de relance nécessitera de modifier le droit de la concurrence à l'intérieur de l'Union européenne pour les filières stratégiques, comme le médicament. Certains obstacles nous rendant moins compétitifs, il faudra réformer les règles des marchés publics afin de permettre le contrôle des investissements stratégiques. Le contexte politique le permet, avec l'affirmation forte de la souveraineté sanitaire européenne par la mise en commun des stocks stratégiques, des capacités de production et d'achat, des plans de prévention des épidémies et des centres de recherche.
Concernant nos ressortissants au Maroc, nous devons établir la liste des binationaux, car les autorités marocaines veulent vérifier qu'il s'agit bien de résidents en France. Nous devons ensuite identifier les passagers et affréter des vols spéciaux avec Air France, dont les avions partent à vide puisque les frontières marocaines sont fermées. Concernant les camping-caristes présents à Agadir, le Quai d'Orsay s'occupe de les ramener par voie de mer, les bateaux n'étant hélas pas toujours pleins.
Pour apaiser les tensions à l'Organisation mondiale de la santé, nous avons pris l'initiative d'une résolution affirmant que vaccins et traitements font partie des biens publics mondiaux, et demandant une réforme de l'OMS. Le président Xi a validé cette évolution, y compris le concept de bien public mondial. Chaque pays, pauvre ou riche, doit pouvoir bénéficier des vaccins et des traitements en temps utile et simultanément.