Il y a eu un débat au sujet des masques en Afrique et il s'est posé à trois niveaux. Le premier niveau concernait les stocks stratégiques. La question était de savoir de quoi nous disposions et si c'était suffisant. Je prends l'exemple du Sénégal que je connais le mieux et où nous nous sommes très vite rendus compte qu'il n'y avait pas assez de masques même si nous en avions en stock. Le gouvernement a donc décidé d'affréter un avion pour aller en acheter en Chine, ce qui a permis de doter le pays de masques. Le deuxième débat fut au sujet de la difficulté à s'approvisionner régulièrement en masques, puisqu'une quantité importante est requise. Toute une série d'initiatives a été mise en place avec des tailleurs locaux et des technologies locales pour mettre en place les mesures barrières. Ce type d'activité et d'artisanat a constitué une opportunité importante sur le plan social pour permettre aux uns et aux autres d'avoir accès à des masques. Le troisième élément est la réflexion scientifique qui a été menée pour savoir si le port de masques était efficace et dans quelle mesure. Comme dans la plupart des pays, la conclusion de cette réflexion est que le port du masque est utile mais ne suffit pas et qu'il faudrait le combiner à des mesures de prévention classique : se laver les mains, utiliser du gel hydroalcoolique, respecter la distance sociale, etc.