Vous avez l'un et l'autre magnifiquement analysé la vigueur, l'ampleur et la cohérence de la contre-offensive stratégique chinoise à partir de la difficulté initiale du choc sanitaire. Comment les Chinois perçoivent l'Europe dans le cadre de leur contre-offensive stratégique ? Les Européens sont-ils des adversaires, partie prenante de l'Occident, des « diables étrangers » comme les autres, à combattre au même titre que les Américains ou bien sont-ils un levier dont on peut exploiter la discorde à des fins stratégiques ou, plus simplement, un maillon fiable, une porte ouverte, offerte à l'entrisme chinois dans le monde occidental ? Cette perception est fondamentale pour nous. Elle doit nous conduire, je crois, à beaucoup de réalisme et à éviter de nourrir trop d'illusion sur une stratégie très autonome par rapport à celle des États-Unis.