Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 10 juin 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

. Cher monsieur Nassif Hitti, merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. C'est vrai que nous aurions préféré être ensemble, non pas par visioconférence mais dans la même pièce. Mais je ne doute pas que cela arrivera prochainement, en tout cas je le souhaite sincèrement. Vous avez été désigné ministre des affaires étrangères au sein du gouvernement de Hassane Diab. Nous vous savons francophone et francophile et nous sommes très heureux de pouvoir échanger avec vous, ce matin, sur la politique extérieure du Liban ainsi que sur la situation actuelle de votre pays. Les liens d'amitié qui unissent la France et le Liban sont très importants, c'est un pays que nous aimons profondément. Ce pays traverse une crise économique et sociale qui n'est pas facile. Crise qui a été aggravée par la pandémie qui a rajouté de la crise à la crise. Près de 50 % de la population pourraient vivre sous le seuil de pauvreté. Le gouvernement dont vous faites partie a pris de nombreuses décisions majeures : un plan de redressement financier, l'annonce du recours au Fonds monétaire international (FMI) et la relance du processus CEDRE (Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises). Plus récemment encore, le parlement libanais a adopté un plan de 1 200 milliards de livres libanaises, soit environ 700 millions d'euros, en soutien à la relance de l'économie et à la mise en place de mesures de protection sociale permettant d'atténuer les effets de la crise sanitaire. Par ailleurs, d'autres réformes devraient être prochainement engagées par le gouvernement libanais. Vous nous en direz plus sur l'ensemble de ces sujets.

S'agissant de la politique extérieure du Liban, dont vous avez la charge, nous sommes convaincus et nous savons tous l'importance cruciale de votre pays – de son unité, de sa stabilité – au cœur de cette région troublée que constituent le Proche et le Moyen‑Orient dont les équilibres géopolitiques et socio-économiques demeurent particulièrement fragiles. Je pense notamment aux récents incidents survenus à la frontière entre Israël et le Liban, à la guerre en Syrie, à l'évolution du conflit israélo‑palestinien, à la montée des tensions dans le golfe Persique ainsi qu'à la résurgence de Daech dans la région. Je n'ai pas parlé de la question des réfugiés et de leur retour en Syrie mais je suppose qu'il y aura des questions sur ce sujet. Leur situation économique et sociale est aujourd'hui difficile et la question du retour est évidemment une question qui se pose, retour qui ne pourrait se faire que dans des conditions sécurisées. Monsieur le ministre, nous connaissons votre action en faveur d'une diplomatie très active du Liban œuvrant pour l'apaisement des tensions, le renforcement et le prolongement des coopérations dans la région. Votre action nous semble particulièrement pertinente et opportune et nous la soutenons pleinement.

Monsieur le ministre, je suis très heureuse de vous laisser maintenant la parole afin que vous puissiez éclairer notre commission sur la situation intérieure et la politique extérieure du Liban, en vous remerciant à nouveau pour votre présence à nos côtés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.