. Ma première question concerne la politique intérieure de votre pays. Le fonctionnement de la vie politique libanaise repose sur le pacte national qui constitue un compromis entre les trois communautés majoritaires, ce qui implique la répartition entre elles des trois plus hautes fonctions de l'État. Ce pacte national a souvent été fragilisé au cours des décennies passées, y compris aujourd'hui dans le contexte de contestation populaire qui l'identifie à l'immobilisme, à l'incompétence et à la corruption. Comment percevez-vous cette situation et comment voyez-vous, dans ces circonstances compliquées, l'avenir durable de cette entente entre les principales sensibilités du pays, pour peu que leurs représentants acceptent un certain nombre de remises en cause sur leurs méthodes en termes de gouvernance et que des mesures en matière financière, économique et sociale puissent atténuer durablement la tension actuelle et permettre de retrouver la sérénité et la cohésion du pays.
Concernant la présence de la langue française au Liban, c'est la première langue étrangère en usage. Le français est à la fois une langue d'enseignement, de communication et de culture. Elle reste l'une des principales langues enseignées et en usage au Liban mais les dernières décennies ont vu un développement significatif de l'anglais, ce qui peut renvoyer à une perte d'influence de notre pays dans beaucoup de domaines où elle était présente, du fait des liens historiques et affectifs qui existent entre nos deux pays. Comment voyez-vous l'avenir sur ce point, sachant que la France se doit naturellement de renforcer ses efforts conjoints pour maintenir et développer cette connaissance de la langue française au Liban ? C'est vrai en particulier dans les domaines de la formation, de l'enseignement et de l'audiovisuel en langue française, aspects qui peuvent jouer de façon forte dans le rayonnement de la francophonie, dont le Liban est un pays emblématique.