. Vous avez dit avoir engagé au Liban des réformes structurelles, un dialogue avec, je vous cite, « toutes les forces politiques concernées et nos amis à l'étranger ». Je voudrais revenir sur une loi qui a été promulguée par Donald Trump, le Caesar Syria Civilian Protection Act – portant le pseudonyme d'un photographe de l'armée syrienne qui dénonçait les horreurs de l'armée de Bachar el-Assad – qui va entrer en vigueur en juin. Le principe de cette loi est de durcir les sanctions contre la Syrie et contre « toute personne, société, institution ou tout gouvernement qui apporterait une quelconque aide au pouvoir en place à Damas ». À travers cette loi, c'est clairement l'Iran et le Hezbollah qui sont visés. Cela intervient au pire moment car on sait que l'Iran se trouve dans une crise économique et sociale sérieuse. De fait, ce dispositif pourrait mettre le Liban face un dilemme pratiquement impossible : d'un côté, il pourrait se produire l'effet inverse de celui qu'espère les Américains c'est‑à‑dire pousser l'économie libanaise à s'orienter vers l'Est et à prendre ses distances avec le FMI et les États-Unis, sachant qu'en dépit des réticences du Hezbollah, le FMI examine une demande de soutien financier à Beyrouth. De l'autre, l'économie iranienne est elle-même dans une situation extrêmement difficile : elle n'est peut-être pas en mesure, en tout cas pour l'instant, d'être un partenaire suffisamment solide. J'ai donc deux questions : quelle est votre appréciation de la situation, de l'influence iranienne dans la région et notamment dans votre pays ? Et si l'économie iranienne s'effondre, quelle est votre stratégie pour garantir une forme de sécurité et de continuité pour le Liban ?