Le Brésil est perçu comme une bombe à retardement par les voisins. Il a vraiment un rôle dans la propagation du virus vers la Guyane.
J'ai oublié de dire qu'un des programmes de santé publique les plus controversés au Brésil a été fait en partenariat avec l'OPS. Ce programme, appelé « Plus de médecins », est un programme qui a engagé des médecins cubains pour travailler au Brésil dans les régions où les médecins brésiliens ne veulent pas travailler, comme les régions rurales ou proches de l'Amazonie. Ce programme a « radicalisé » les professionnels de santé, surtout les médecins et le Conseil national des médecins, qui soutiennent jusqu'à maintenant, et c'est très surprenant, le gouvernement Bolsonaro. En dépit du fait que ce Président de la République ait représenté la plus grande menace pour la santé publique au Brésil. Le Président a même incité la population à « envahir » les hôpitaux publics pour constater que ce n'était qu'une « petite grippe » et que les hôpitaux étaient vides. Tout cela dans le cadre d'une lutte électorale avec les gouverneurs, en particulier de Rio de Janeiro et São Paulo.
L'OPS a un rôle très important, et elle est mêlée à la structure de l'État. Il existe un bureau de l'OPS au sein du ministère de la santé brésilien, comme c'est le cas dans les autres pays. Elle participe à plusieurs politiques publiques de santé. C'est pour cela qu'il est difficile de mesurer l'ampleur de son importance sur le continent. Au sujet de la réponse à la crise sanitaire du virus Zika, l'OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en 2016, l'année des Jeux olympiques et paralympiques. Là aussi, l'OPS a joué un rôle essentiel dans la réponse brésilienne. C'est une vieille institution qui est souvent discrète, mais joue un rôle très important dans le partage des savoirs, des protocoles, des financements. Et on se demande actuellement ce qui va se passer avec l'OPS si les États-Unis quittent vraiment l'OMS, et si le Brésil fait le choix de cette immense irresponsabilité en pleine pandémie.