Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 1er juillet 2020 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

. Notre ordre du jour appelle l'examen du compte rendu de la mission effectuée par Rodrigue Kokouendo et Didier Quentin au Cameroun du 14 au 17 janvier dernier. Ce compte rendu était initialement prévu au mois de mars mais la crise sanitaire et ses conséquences ont largement perturbé notre agenda. Cependant je tenais à ce que ce compte rendu soit fait avant que l'été n'arrive.

Le Cameroun est situé au centre d'un arc de crise qui va de la Centrafrique à l'Est au Nigéria à l'Ouest et au Nord. Il constitue ou doit constituer un pôle de stabilité très important dans cet arc. Mais avec ses 25 millions d'habitants, regroupant 280 ethnies, pratiquant toutes les religions et avec la particularité d'avoir hérité de deux langues officielles – le français et l'anglais –, le Cameroun est depuis 2014 dans une situation difficile, marquée notamment par la violence perpétrée par Boko Haram au nord du pays. Depuis octobre 2016 et les grèves organisées par les avocats et les enseignants en réponse à un certain sentiment de marginalisation, les régions anglophones connaissent une crise grave. La situation sécuritaire s'est rapidement dégradée faisant à ce stade plus de 3 000 victimes. Le massacre de plusieurs civils, en majorité des femmes et des enfants, le 14 février dernier, dans le village de Ngarbuh dans la région du Nord-Ouest anglophone, a suscité une énorme indignation internationale et a amené le gouvernement camerounais à reconnaître sa responsabilité. Trois militaires ont été inculpés le 11 juin dernier : c'est une première. La tension est encore montée d'un cran après la mort en détention, à une date que nous ne connaissons pas, du journaliste anglophone Samuel Wazizi, arrêté en août 2019, à Buéa dans le Sud-Ouest anglophone. La politique dite de l'équilibre régional n'est pas parvenue à ces fins, une solution politique doit cependant être trouvée le plus rapidement possible et les fils du dialogue doivent être renoués entre les différentes communautés. C'est dire l'importance du compte rendu que nos deux collègues parlementaires vont nous faire maintenant sur ce pays qui traverse une crise lourde et difficile depuis plusieurs années. Je remercie beaucoup Rodrigue Kokouendo et Didier Quentin d'avoir conduit cette mission « flash » à un moment qui était difficile pour ce pays et je suis heureuse de leur donner la parole.

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