Intervention de Jacques Maire

Réunion du mercredi 1er juillet 2020 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

. Merci à Sébastien Nadot pour son intervention qui donne un point de vue un peu différent mais que je trouve très intéressant. Plusieurs choses. D'abord sur le Cameroun lui-même. Effectivement, nous avons ici un partenaire ancien, solide, et qui, du point de vue du développement économique et de la stabilité longtemps proverbiale, a été un exemple. Aujourd'hui, dans la région, le Cameroun vu depuis le Tchad, la République Centrafricaine et autres, c'est tout de même, encore et toujours, un acteur en avance du point de vue du développement et du développement humain.

Au-delà de cela, il est vrai que le Cameroun joue un jeu important dans la lutte contre le terrorisme au sein de la force multinationale. Il a vraiment un rôle de partenaire qui est essentiel. Ce qui est rendu difficile par la non-gestion du sujet par le Nigéria. Le Cameroun mérite tout notre soutien.

Ensuite il y a la vraie question politique, je trouve qu'il est très intéressant d'avoir programmé cette mission au Cameroun. D'ailleurs, il serait souhaitable que la commission puisse se pencher sur la question plus généralement des problèmes de succession en Afrique. Ce qu'il se passe avec Paul Biya se passe aussi avec Ali Bongo au Gabon, Faure Gnassingbé au Togo, Alpha Condé en Guinée. Nous avons vraiment aujourd'hui une complexité du point de vue de l'exécutif entre la volonté de renouvellement incarnée par Président de la République à Ouagadougou, il l'a exprimé de nouveau lors de son déplacement hier en Mauritanie, et la difficulté de permettre des transitions pacifiques. De ce point de vue, je me réjouis que le Président du Niger puisse renoncer après son deuxième mandat à se représenter, permettant une compétition ouverte qui s'organise à l'automne. Il serait vraiment important que notre commission puisse examiner, en toute responsabilité de parlementaires, la façon dont on peut politiquement s'exprimer, là où effectivement cela est compliqué pour l'exécutif. Il y a une énorme attente de ces populations dans ces pays, il y a eu un énorme point d'interrogation sur le caractère subi de ce leadership vieillissant. Il y a un non-respect, généralement, des engagements constitutionnels. Nous l'avons vu, c'était très difficile de le réussir en République démocratique du Congo, cela a déjà plus ou moins réussi mais cela a quand même évolué. À l'occasion de ses missions, il est important que l'on puisse avoir cette approche globale. De ce point de vue, le rapport de nos collègues est intéressant, mais c'est vrai qu'il y a une autonomie d'expression parlementaire qui devrait être plus exploitée dans ce domaine.

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