Intervention de le ministre délégué Franck Riester

Réunion du mercredi 16 septembre 2020 à 15h30
Commission des affaires étrangères

le ministre délégué Franck Riester :

Merci pour toutes vos remarques et vos questions. Je commencerai par quelques chiffres. Notre balance commerciale des biens est déficitaire de 34 milliards d'euros au premier semestre 2020, contre 29 milliards d'euros en 2019. S'agissant des services, elle est excédentaire de 2,4 milliards d'euros, contre 11,7 milliards d'euros l'année précédente. Naturellement, quand la demande et la production baissent partout dans le monde en raison de la crise sanitaire, les échanges internationaux ne peuvent croître. La crise touche particulièrement les pays dont les filières à l'export sont impactées. Je pense en particulier à l'aéronautique et au tourisme. En 2019, avec une progression de nos exportations de 17 milliards d'euros, la dynamique du commerce international était bien orientée. Le nombre d'entreprises exportatrices était de en croissance de 3 % et nous avions réduit le déficit de la balance commerciale de 5 milliards d'euros par rapport à 2018. La France affichait également l'une des plus fortes croissances de la zone euro et le taux de chômage du pays se situait en dessous de 8 %. Enfin, la France était devenue en 2019 le pays le plus attractif d'Europe en matière d'investissements étrangers.

Comment pouvons-nous réagir face à la crise sanitaire ? Certaines réponses relèvent de la politique commerciale et d'autres relèvent de la politique d'export. Tout d'abord, nous avons souhaité que l'investissement de 247 millions d'euros soit affecté à l'abondement des outils à l'exportation. Je précise que ces outils ont été imaginés et conçus avec les acteurs de l'export : Business France, BPI France, les chambres de commerce et d'industrie en France et à l'international, le réseau diplomatique français, les conseillers du commerce extérieur de la France, la MEDEF et la CPME. Nous avons mené un important travail avec les utilisateurs de ces outils afin qu'ils soient bien conçus.

Aujourd'hui, nous avons établi cinq axes de travail sur le plan de relance export. Le premier est l'information. Dans un monde en plein bouleversement, les entreprises doivent d'abord connaître l'évolution des marchés, pays par pays et secteur par secteur. Des outils dédiés leur donneront accès à ces informations. Deuxièmement, il convient de réduire le coût de la prospection internationale. Le chèque export permettra d'abaisser le coût des services qu'utilisent les entreprises pour se projeter à l'international. Des moyens complémentaires seront accordés à l'assurance prospection. L'outil, particulièrement utilisé par les PME, permet à celles qui se déploient à l'international le remboursement d'une partie de leurs coûts dans le cas où l'activité ne se développe pas comme prévu.

Les outils de financement sont également très importants, en particulier le crédit-export, qui permet d'assurer le paiement des entreprises à l'international. Un certain nombre de dispositifs de financement accompagnent leur déploiement. La jeunesse est un autre enjeu du plan de relance. Nous misons notamment sur les contrats d'apprentissage, les contrats d'alternance et les aides aux premières embauches. À l'international, 3 000 volontariats internationaux en entreprise (VIE) seront proposés aux PME, financées à hauteur de 5 000 euros.

Je visitais ce matin une école de commerce international du Val-d'Oise pour inviter les jeunes à se projeter à l'international. Grâce au plan, nous renforcerons l'outil remarquable qu'est le VIE. Enfin, la communication est également essentielle. La France possède un savoir-faire exceptionnel dans un certain nombre de filières, mais il n'est pas suffisamment connu parmi nos partenaires de l'export. La french tech s'est bien diffusée dans les esprits. Elle symbolise à la fois la capacité d'innovation française et la richesse de son réseau d'entrepreneurs. Cela est moins vrai d'autres secteurs comme la french fab, test France et la french healthcare. Nous sommes en train de travailler sur d'autres marques pour les cosmétiques durables.

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