Il est extrêmement plaisant de suivre votre travail au fil des années, monsieur le rapporteur pour avis, car, parallèlement à la poursuite de l'analyse budgétaire, vous approfondissez chaque année un sujet particulier.
S'agissant du droit international de l'eau, une spécificité française me marque car on la retrouve rarement dans d'autres pays : la notion de bassin versant, transposée dans le droit administratif. Nous sommes l'un des rares pays à compter des agences de bassin. Ainsi, les regroupements multilatéraux autour du Danube, du Rhin, ne manquent pas mais avez-vous perçu cette notion de travail en bassin au niveau des administrations internationales dans le cadre du green deal, le pacte vert pour l'Europe ?
Par ailleurs, d'un point de vue diplomatique, je suis d'accord avec vous : il est probable qu'aucune guerre ne soit déclenchée. Bien souvent, au contraire, lorsque les situations sont tendues, l'eau est le dernier refuge : on ne se bat pas parce que c'est un domaine qui se place au-dessus des contentieux. En revanche, une gestion commune de l'eau pourrait-elle contribuer à pacifier les relations, sur le modèle de la Communauté européenne du charbon et de l'acier qui, en son temps, à permis de construire l'Europe ? Vous avez cité l'exemple du Nil. Celui des relations entre l'Inde et le Pakistan en est un autre puisque la gestion de l'eau a permis de les pacifier, au-delà de la résolution du problème particulier de l'eau. La diplomatie de l'eau pourrait-elle aller plus loin ?
Nous avons un ambassadeur du climat : peut-il être en charge du dossier de l'eau ou faudrait-il créer un poste d'ambassadeur dédié ?
Enfin, on regrette souvent l'absence de régulation par le droit international sur certaines zones maritimes. Ne devrions-nous pas relier cette question à celui de l'eau ? Je regrette d'ailleurs que la mission concernée soit la seule du ministère dont les crédits aient été réduits.