Intervention de M'jid El Guerrab

Réunion du mercredi 14 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Je vous remercie, monsieur le rapporteur pour avis, pour cet excellent état des lieux. L'évolution à la hausse des crédits de la mission « Écologie, développement et mobilité durables » devrait permettre à la France de soutenir une croissance verte et de renforcer ses actions en faveur de la protection de l'environnement. Les écosystèmes ne connaissent pas le concept de frontières mais leur préservation implique nécessairement des coopérations régionales et internationales.

Afin de pouvoir porter un tel message sur la scène internationale, la France doit impérativement conduire au niveau national une politique environnementale ambitieuse et exemplaire. La France s'est ainsi dotée, le 24 février 2020, d'une nouvelle stratégie internationale pour l'eau et l'assainissement pour la période 2020-2030. Piloté par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, ce nouveau plan d'action de la diplomatie environnementale a été élaboré de manière inclusive et participative, avec l'ensemble des acteurs français du secteur de l'eau.

La situation de pénurie en eau est une réalité quotidienne pour 40 % de la population mondiale. Chaque jour, près de 1 000 enfants décèdent de maladies liées à la consommation d'eau impropre. Dans le même temps, des milliers de litres d'eau sont gaspillés dans certains pays, tous les jours, en raison de la vétusté des infrastructures hydrauliques. La préservation d'une eau de qualité constitue un enjeu sanitaire, socio-économique et environnemental considérable. À l'échelle internationale, trois personnes sur dix n'ont pas accès à une source d'eau potable sûre ; un Africain sur deux n'a pas accès à l'eau potable et 90 % des populations rurales n'ont pas accès à l'eau potable sur le continent.

Je rentre de Niamey, au Niger – c'est la raison pour laquelle j'arbore ce magnifique masque. Le Sahel est marqué par des dérèglements chroniques du climat : sécheresse et inondations sont fréquentes, ainsi qu'un déficit structurel d'infrastructures hydrauliques. Les dernières inondations au bord du Niger ont été catastrophiques. Par ailleurs, le manque d'accès à l'eau a été aggravé par les conflits ou l'insécurité. Il en résulte que de nombreuses populations du Sahel souffrent de vulnérabilité ou de stress hydrique, d'autant plus que la disponibilité en eau par habitant a diminué de plus de 40 % au cours des vingt dernières années dans les pays sahéliens.

Sans aller jusqu'à parler de guerre de l'eau, l'instabilité déjà présente dans certains pays du Sahel, tels que le Mali, ne risque-t-elle pas de provoquer des conflits très graves dans ces zones-là ? Quel peut être le rôle de la diplomatie française ? Enfin, j'approuve votre proposition de créer un ambassadeur de l'eau.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.