Intervention de Frédéric Petit

Réunion du mercredi 14 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Je remercie M. le rapporteur pour avis de son travail et du suivi de ces sujets au cours des années – nous partageons beaucoup dans ce domaine. Je souhaiterais aussi revenir sur la contribution du groupe Libertés et Territoires, pour en prendre le contre-pied. Je crois que nous sommes tous d'accord sur plusieurs sujets et, lorsque c'est le cas, on a parfois tendance à être flou.

Je ne suis pas d'accord pour dire que l'audiovisuel extérieur est spécifique. Le rapport évoque une « information de qualité pour le monde entier », détaillant tout le travail que France Médias Monde a réalisé sur les fake news, notamment le kit anti- fake news pour la jeunesse du monde. Comment pourrions-nous profiter de cette qualité, en France ? Ce pourrait être notre réflexion en tant que commission des affaires étrangères.

S'agissant de la trajectoire, quand on compare les sommes en jeu, et le coût de l'audiovisuel en France, pour les Français, en français, à l'intérieur de nos frontières bien fermées, il ne s'agit pas de réclamer 1 ou 2 millions d'euros de plus, mais de montrer qu'il faut réfléchir autrement. En Australie, je vous l'ai dit il y a trois ans, la télévision publique émet en 29 langues !

Le programme « Info migrants » est fait pour nos territoires, non pour le monde. Donc notre commission aurait plutôt intérêt à réfléchir à une éventuelle fenêtre de tir sur cette réforme. Il faut respecter les logiques des gens qui sont en face de nous : la logique du ministère de la culture, cela est normal, n'est pas de penser au monde entier. Il nous revient peut-être de dire au ministre – mais pas sous la forme d'une imploration, du type « donnez-nous plus pour qu'on aille dans le monde » –, que l'audiovisuel en France sera bien meilleur s'il a la qualité de ce qui est fait par France 24, en quatre langues. Il est vrai, Sonia Krimi l'a rappelé, que c'est un bonheur d'aller sur ces plateaux. Je le rappelle, on ne parle pas une langue, on l'habite, et on voyage, quand on est sur ces plateaux. Nous pourrions travailler, en amont de toute réforme, avec le ministère de la culture pour leur demander de supprimer ces frontières artificielles. Il y a un audiovisuel français dans le monde et, lorsque l'on est à Paris, on est aussi dans le monde.

L'audience de France Médias Monde, en France, a augmenté de 30 % pendant le confinement. Ce constat est limpide : il signifie qu'elle est utile, et meilleure – il faudrait me payer pour que je regarde certaines chaînes plus d'une heure, en France… Au bout d'un moment, nos concitoyens ont eu envie de regarder des contenus intelligents.

S'agissant du plan de relance, les chiffres fournis par notre rapporteur pour avis sont surprenants. Pour moi, le plan de relance n'est pas encore arrêté : nous voterons 36 milliards de crédits, mais pas encore la manière dont ils seront utilisés. Il y a peut-être là une fenêtre de tir pour un travail plus approfondi et construit avec le ministère de la culture et le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, en espérant, pour une fois, être à l'heure.

Par ailleurs, j'ai découvert encore une nouvelle plateforme d'enseignement du français à l'étranger. Ce n'est que la douzième ou treizième, avec celles du Centre national d'enseignement à distance (CNED) et de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), notamment, et l'on me dit à chaque fois que c'est la meilleure. Peut-être pourrions-nous faire un effort pour les rassembler.

Enfin, Euronews a été présentée comme un concurrent à la collaboration entre France Médias Monde et la Deutsche Welle. Ce serait plutôt un vecteur d'entraînement.

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