Intervention de Bruno Fuchs

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Merci, monsieur le rapporteur pour avis, pour ce rapport et pour votre vision structurante et prospective des choses, ce qui est important pour analyser un budget en temps réel et surtout se projeter dans le futur.

Je me réjouis que les crédits du programme 185 « Diplomatie culturelle et d'influence » augmentent de 3 millions d'euros pour 2021. Dans le cadre du plan de la langue française et du plurilinguisme présenté par le Président de la République en 2018, l'objectif est de créer dix nouvelles alliances françaises et de doubler le nombre d'élèves scolarisés dans le réseau français à l'horizon 2030. Ce budget peut aider à accomplir le premier pas, mais il faut à tout prix se battre pour que cet objectif résiste à la crise, et pour que les instituts ou les alliances, qui s'auto-financent en grande partie mais qui ont pu ou vont encore bénéficier d'une aide exceptionnelle de 150 millions d'euros, puissent être accompagnés dans la durée. Cela nécessite de conserver une logique de sanctuarisation.

Je vous remercie d'avoir évoqué dans votre rapport les futures relations franco-africaines que le Président de la République a dessinées à Ouagadougou en matière de partenariat éducatif, de formation professionnelle, de circulation des étudiants, de coopération culturelle. Vous avez rappelé, à juste titre, l'importance des politiques bilatérales et surtout la nécessité de surmonter la crise tout en gardant le cap. Là encore, nous serons vigilants pour que ce cap soit gardé.

Le statu quo n'est pas viable, avez-vous dit. Bien sûr, il faut un réseau d'alliances françaises, d'instituts français, un réseau physique fort, une organisation solide qui est le point d'ancrage de la France et de son influence dans le monde. Mais si nous voulons atteindre les 700 millions de locuteurs en français en 2050, il faut changer d'échelle – ils sont actuellement entre 250 et 280 millions. On ne peut pas se contenter d'une organisation physique dans des alliances françaises ou instituts français. Vous avez pris l'exemple du lycée d'Alexandrie où 1 000 jeunes – et bientôt 3 000 – apprennent le français. Or il y a chaque année 2 millions de naissances en Egypte. Avec 3 000 jeunes qui apprennent le français, on n'est pas dans la bonne échelle. Je rentre du Mali et du Niger où l'influence du Français décroît. Il faut, là aussi, se remettre en question et inventer, à partir de notre organisation physique, un système beaucoup plus puissant d'éducation numérique. J'aimerais vous entendre sur ce point.

Bien évidemment, nous voterons ces crédits.

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