Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je vous remercie, monsieur le rapporteur pour avis, pour ce rapport qui reprend bien les grands enjeux de la diplomatie culturelle et qui montre également les souffrances d'un réseau vivant, même en temps de crise sanitaire, où la culture, les échanges et les enseignements en présentiel sont quasiment tous à l'arrêt, sinon en passe de l'être.

Cette crise mondiale sans précédent met à mal tout le système, en même temps et partout. Malgré ces difficultés, il faut se féliciter que, pour une fois, les services du Quai d'Orsay ne sacrifient pas leur budget au nom du sacro-saint désendettement, mais font en sorte que tout cela se solidifie dans le temps. La diplomatie culturelle et l'éducation française dans le monde sont une véritable force pour notre pays et lui permettent de rayonner.

Avec 418 millions d'euros, le budget de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger est stable malgré toutes les difficultés qu'elle rencontre pour faire face au contexte sanitaire. Nous aurions préféré voir ses crédits augmenter. Ce changement a bouleversé les saisons culturelles, les expositions et les cours. Malgré cela, beaucoup d'activités ont pu se maintenir et l'innovation, l'imagination ont été au rendez-vous, comme l'a dit Frédéric Petit.

En tant que membre du conseil d'administration de l'Institut français, je reste vigilant sur le budget qui reste stable avec 28,8 millions d'euros, mais je tiens à féliciter les 141 salariés de cette magnifique institution qui ont travaillé avec acharnement pour continuer à faire vivre leurs activités, et quelque part à faire rayonner notre culture.

La fragilité de ces réseaux en temps de pandémie mondiale est désormais attestée, et il appartient maintenant aux représentants de la nation que nous sommes de veiller à ce que le ministère reste au chevet de ces différents réseaux et institutions afin que cette année ne soit pas la seule où les finances sont au service de l'État et non pas l'inverse. Peut-être Bercy comprendra-t-il à l'avenir qu'on définit d'abord une politique avant de lui affecter les financements.

Il faudra attendre les années suivantes pour vérifier si les engagements financiers sont confirmés, car la crise frappe durement partout dans le monde et probablement encore pour quelque temps. Gageons que le budget 2022 confirmera et amplifiera la reprise du projet de loi de finances de 2021, car elle est trop timide. Les députés communistes n'approuveront pas ce budget mais ils restent attentifs à l'évolution, qu'ils apprécient malgré tout, des crédits de la mission « Action extérieure de l'État ».

Enfin, nous dénonçons l'écart qu'il y a entre les besoins budgétaires réels et ce qui est mis sur la table. Même si l'augmentation est positive, nous considérons qu'elle n'est pas suffisante pour répondre aux besoins, tant ils sont importants.

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