Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 16 décembre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je pense que le travail qui a été fait par Marielle de Sarnez et toute son équipe est un travail de référence pour notre commission des affaires étrangères, sur sa capacité à produire de l'utile, et je crois qu'on en est là avec ce rapport. Bien des commissions et bien des institutions de notre pays devraient en être destinataires, de manière à avoir un regard global sur l'ensemble de cette question. Alors que beaucoup d'institutions de notre pays avaient le nez dans le guidon pour gérer la crise, ce rapport nous invite, lui, à prendre de la hauteur et à regarder toute l'Europe, toute la planète, et à mesurer les exemples d'une part qui ont valorisé les libertés et ceux, d'autre part, qui ont valorisé la priorité sanitaire au détriment des libertés.

Sur ces questions, la contribution que notre groupe a souhaité faire consiste d'abord à montrer que la question sanitaire va s'inviter dans notre avenir, à l'instar de la question climatique. L'évolution de nos sociétés va faire en sorte que des virus vont se balader de plus en plus. Si on invite de plus en plus les gens à la responsabilité plutôt que de les infantiliser, il va falloir intégrer dans nos processus éducatifs cette dimension sanitaire dès le plus jeune âge, de la même manière que l'on progresse sur la question écologique. L'éducation doit permettre d'être informé des risques : des risques environnementaux par exemple, et l'on voit bien qu'au Japon la société est informée et préparée aux risques de tremblement de terre, pour autant ce n'est pas pour cela que l'on ne va pas au Japon. Mais on est éduqué et informé pour limiter les conséquences. Je pense qu'il faut qu'on soit sur cette dimension-là.

Le multilatéralisme est bien malade. Si c'est ça l'avenir du multilatéralisme, il faut que chacun reste dans ses frontières et qu'on vive avec son voisin tant bien que mal. Les règles du jeu doivent être respectées par tous. Je ne sais pas si ça s'appelle réinventer, mais ça pose une vraie question. En matière d'éducation dans nos écoles, on ne parle pas beaucoup non plus du multilatéralisme, notre commission devrait inviter à ce que des choses comme celles-là figurent dans les programmes éducatifs.

Ce rapport a aussi la richesse de montrer le rôle du service public, et notamment celui du Quai d'Orsay. Grâce à ces services publics-là, la France est présente dans tous les pays du monde et peut accompagner nos concitoyens partout. On ne fait pas d'économies sur ces services-là ; à un moment donné, il faut arrêter. De même, on ne peut faire des économies en matière européenne. Pendant longtemps, les critères de Maastricht étaient financiers. S'il y a eu des difficultés à déclencher l'aide financière, c'est parce que ceux qui dirigeaient l'Europe étaient corsetés par ces critères ; il a fallu que la puissance politique y mette un terme. Il ne faudra pas que ces critères se réinvitent dans les discussions européennes lorsque l'on parlera de vaccin, et que derrière on en arrive encore à fermer des lits dans les hôpitaux. Il faut qu'on dise qu'on veut tirer les conséquences de cette affaire, avoir des brigades de sécurité civile dans toutes les villes et villages, réinventer la solidarité sanitaire, et là encore, il y a toute une dimension éducative. On pense que ce rapport va contribuer de manière efficace à la contribution de nouveaux espaces éducatifs.

Je voudrais saluer une nouvelle fois la pertinence de Marielle de Sarnez pour avoir considéré qu'il fallait laisser dans cette période un travail utile ; qu'elle en soit remerciée. C'est un travail remarquable. Mon groupe et moi-même lui souhaitons plein de bonnes choses pour l'avenir.

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