Avec FMM, la France possède un instrument d'influence de premier plan. C'est un atout précieux que nous devons cultiver. Si la question des moyens et d'une diffusion plus large est entière, du point de vue qualitatif l'indépendance du traitement des sujets d'information doit être questionnée ; car c'est bien à cette condition que les médias composant le groupe jouiront d'une crédibilité internationale et contribueront au développement culturel et diplomatique de la France.
À ce sujet, je dois vous faire part de mes fortes interrogations. Vous le savez, je suis de près les situations politiques en Afrique de l'Ouest et je m'étonne d'observer dans leur traitement par les rédactions du groupe FMM une concordance trop fréquente avec les silences du Quai d'Orsay. Encore récemment, j'ai été frappé par l'inertie de France 24 à rendre compte des exactions du régime du président guinéen Alpha Condé, depuis sa troisième élection. Cela alimente les soupçons d'un média aux ordres du Quai d'Orsay et rend terriblement difficile le travail des journalistes guinéens dans leur pays. In fine ce type de soupçons alimente les sentiments anti-français en Afrique de l'Ouest et nuit à l'influence de la France dans la région. L'exigence d'indépendance journalistique devrait être beaucoup plus fortement prônée dans ce rapport certes très riche, mais qui met à jour de nombreuses défaillances de FMM.