Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 13 juillet 2021 à 18h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je salue l'exposé remarquable de Jacques Maire, empreint d'enthousiasme et de connaissances. Il s'agit d'un de ces bons rapports de notre commission, technique, passionné, mais également sensible aux enjeux de la diplomatie internationale. Pourquoi nous a-t-il fallu seize ans pour approuver cette annexe ? Cela m'interpelle quand on connaît l'urgence de la problématique environnementale. Le rapporteur a évoqué des forces étrangères hostiles aux dispositions, mais certains acteurs internes à notre pays ont-ils contribué à freiner la ratification ?

Les députés communistes sont très favorables à la mise en œuvre des mesures de l'annexe, qui permettront de protéger l'Antarctique. Je partage l'analyse de Jean-Michel Clément concernant l'impact du tourisme. Le rapporteur le décrit également dans son rapport. Bien sûr, pour le moment, c'est une activité marginale, mais je crois me souvenir que Jean-Yves Le Drian avait souligné que le tourisme a augmenté de 450 % en Antarctique. Certes, on part de très bas, mais c'est une augmentation exponentielle.

Ces espaces que les gens veulent préserver, ils veulent aussi les voir car ils sont magnifiques. C'est le paradoxe. Plutôt que de développer le tourisme, il faudrait multiplier les émissions pédagogiques, comme C'est pas sorcier, afin de vulgariser et de faire mieux connaître la réalité de cet environnement. Au niveau international, la France devrait plaider pour la sanctuarisation totale de l'Antarctique. Dans la continuité de ce rapport, ce serait une démarche très intéressante pour la commission. La France présidant actuellement le Conseil de sécurité des Nations unies, peut-être le président de la commission ou le rapporteur pourrait-il plaider en ce sens auprès de l'exécutif ?

Lors des débats sur le projet de loi de programmation militaire, par ma voix, le groupe communiste a exprimé le vœu que tous les territoires français disposent de forces suffisantes pour agir en matière de protection de l'environnement – l'exemple récent de la pollution pétrolière en Corse illustre cette nécessité. La France est la deuxième puissance maritime du monde. Il ne s'agit pas seulement d'opportunités d'exploitation, mais aussi d'une responsabilité environnementale.

La loi de programmation militaire pourrait intégrer des outils et mettre des moyens à disposition de l'armée car, en cas de pollution ou d'autres atteintes à l'environnement, cette dernière est capable de se transporter rapidement partout dans le monde. Renforçons le budget alloué à l'armée pour la protection de l'environnement plutôt que de financer la bombe atomique, arme de destruction, qui coûte 14 millions et demi d'euros par jour pendant encore quatre à cinq ans. C'est un budget conséquent, qui permettrait de protéger l'Antarctique.

Nous voterons pour le projet de loi de ratification et nous souhaitons qu'une démarche soit engagée par notre commission, par la voix de son président ou de notre rapporteur.

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