Madame la ministre, je vous remercie pour la qualité et la clarté de votre intervention liminaire. La décision unilatérale des autorités australiennes de rompre le contrat de fourniture de sous-marins est d'une violence inouïe et d'une grande duplicité, que rien ne laissait présager. C'est un véritable coup de poignard dans le dos.
Si le dialogue a repris entre la France et les États-Unis, à la suite de l'appel téléphonique du président Biden au Président Macron et de la récente visite en France du secrétaire d'État américain, il n'y a, pour l'instant, aucun rapprochement entre les autorités australiennes et françaises. Le retour de l'ambassadeur de France n'est pas encore envisagé. Quels gestes attendez-vous de la part des autorités australiennes pour renouer le dialogue ? Alors que les peuples australiens et français sont des amis de tout temps, comment rétablir entre les deux gouvernements une confiance si gravement entamée ?
Cette crise de confiance aura des conséquences. À moyen terme, qu'en sera-t-il des autres aspects du partenariat et des exercices militaires conjoints ? À court terme, faut-il craindre des répercussions sur le référendum du 12 décembre en Nouvelle-Calédonie ?
Je suis satisfaite que vous ayez réaffirmé que la stratégie indopacifique de la France ne s'arrête pas avec la rupture du contrat des sous-marins par l'Australie. Forte de deux millions de ressortissants dans la zone et de 7 000 militaires, la France restera une nation de l'Indopacifique.
Cette rupture de contrat par l'Australie découle de la focalisation des États-Unis sur la Chine, d'où l'urgence de construire, enfin, l'Europe de la défense. L'Union européenne doit s'affirmer en tant que puissance stratégique. Quelles sont les priorités de la présidence française du Conseil de l'Union européenne dans le cadre de la future adoption du Livre blanc ou boussole stratégique ?