Je ne reviendrai pas sur la question industrielle car nous avons la force de nous en remettre et nos capacités ne sont pas remises en cause par la rupture du contrat. Mais il va nous devenir difficile de dissuader Chinois, Russes, voire Iraniens, de franchir le seuil de la prolifération.
En outre, à chaque friction avec les Américains, les euro-atlantistes – dont je suis – reculent fortement et les pro-russes, ou pro-Poutine, avancent allègrement. Nous avons entendu récemment un candidat à l'investiture pour les élections présidentielles déclarer qu'il fallait quitter l'OTAN et contracter avec les Russes. Christian Cambon, le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, et moi-même, avons abordé le sujet lors d'une rencontre bilatérale avec le président de l'assemblée parlementaire de l'OTAN (AP-OTAN) et Mme Linda Sanchez, la cheffe de la délégation américaine. Nous avons senti les Américains préoccupés. M. Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN que j'ai eu l'honneur d'interroger au nom de ma délégation, a été inhabituellement clément à notre égard, indiquant qu'après les déclarations du Président français et du président des États-Unis, il n'était plus besoin d'en rajouter et que l'axe avait été fixé. Même les non-réponses aux autres questions étaient de bon augure, tellement nous étions habitués à un peu d'antipathie à notre égard. Madame la ministre, où en sont nos relations avec les États-Unis ?