Face à la crise sanitaire, les Européens ont su faire honneur à leurs valeurs de solidarité et de confiance mutuelle. Ils ont su faire avancer le projet européen, né il y a plus de soixante-dix ans. Pour la première fois, l'Union européenne s'est dotée d'une capacité budgétaire propre, à travers le plan de relance Next Generation EU. Doté de 750 milliards, ce plan permet à l'Union de lever des fonds sur les marchés financiers. Ce dispositif constitue un pas de géant dans la construction européenne. Il montre aux citoyens européens que les institutions que nous avons bâties ensemble peuvent les protéger efficacement.
À moyen terme, comme je le notais dans mon rapport d'information sur la loi « climat et résilience » rédigé au titre de la commission des affaires européennes, l'Union sera cruciale pour faire face à l'urgence climatique. Le versement des fonds du plan de relance européen sera ainsi conditionné à l'adoption préalable des plans nationaux, qui doivent consacrer 37 % de leurs projets à la transition écologique, et dont aucun financement ne doit nuire à l'environnement.
Pour relever les défis actuels, l'effort européen ne s'arrête pas là. Pour la première fois, le cadre financier pluriannuel prévoit en effet, sur la période 2021-2027, que 30 % des dépenses seront consacrées à la transition climatique et qu'aucun euro ne pourra être utilisé pour des investissements néfastes au climat.
Enfin, c'est à travers l'Union européenne que nous pourrons maintenir l'exercice de notre souveraineté. Ce n'est qu'unis que nous pourrons maintenir notre indépendance alimentaire, industrielle, scientifique, sanitaire et militaire. Ce sont autant d'enjeux auxquels le budget de l'Union européenne répond résolument pour les six années à venir, par le maintien du budget de la politique agricole commune, la hausse de 50 % des moyens investis dans la recherche, le développement et l'innovation, le doublement des crédits alloués au programme Erasmus, l'augmentation d'un tiers de l'effort financier en direction du programme spatial, la consécration de 5 milliards à la santé et de 8 milliards à la création d'un Fonds européen de défense.
À l'heure où l'Union européenne doit faire face à de nombreux défis, la France doit réaffirmer son attachement à la construction d'un projet commun. C'est ce qu'elle fera en maintenant sa contribution financière à hauteur de 26,4 milliards pour l'année 2022, c'est-à-dire à la même hauteur qu'en 2021, sachant que cette contribution avait augmenté de 27 % l'année dernière, du fait de la crise liée au covid-19 et du départ du Royaume-Uni.
La France maintient donc sa place de deuxième contributeur au budget européen et conserve ainsi son rôle de leader politique et économique de l'Union. C'est pourquoi le groupe La République en Marche partage l'avis du rapporteur et est favorable à l'adoption de l'article 18 du projet de loi de finances pour 2022.