J'ai toujours été frappé par le fait que les critiques à l'égard de l'Union européenne oscillent entre deux options très différentes, certains dénonçant l'absence de véritable solidarité entre les Européens tandis que d'autres trouvent légitime que chacun soit indépendant et ne s'occupe pas des affaires des autres. On ne sait donc jamais si l'absence de solidarité est vécue comme un constat légitime ou comme une défaillance des peuples. Je suis de ceux qui considèrent que la solidarité fait très souvent défaut entre les Européens et que l'égoïsme est beaucoup trop présent. En revanche, je ne suis pas de ceux qui se résignent à cette situation : il faut absolument construire une solidarité car c'est seulement en mettant les peuples ensemble que nous pourrons arriver à quelque chose.
Clemenceau disait : « On reconnaît un discours de M. Jaurès à ce que tous les verbes sont au futur. » Les verbes des militants européens, catégorie à laquelle je m'honore d'appartenir, ont un peu la même caractéristique ! C'est bien le cas de ce rapport, qui trace les routes et les perspectives. Il nous est demandé de voter un modeste – en termes juridiques – et important – en termes budgétaires – prélèvement la semaine prochaine. C'est à ce décalage que vous devez faire face, monsieur le rapporteur, pour répondre à toutes les questions qui vous ont été posées.