J'ai entendu beaucoup de termes tels que « incapacité de l'État », « y a qu'à », « faut qu'on ». L'immigration est un sujet complexe, qui nécessite une réponse politique globale. On ne peut aucunement réduire cette question à la problématique des frontières. Si le problème est si simple, comment expliquer que les gouvernements, de droite comme de gauche, n'aient pas su le résoudre ? Il faut mener une politique d'aide au développement et de coopération internationale étroite, en particulier à l'échelle de l'UE – dont la France, je le rappelle, assurera la présidence au premier semestre 2022. Les règles relatives à l'asile, élaborées par la Commission européenne à la suite de la crise migratoire de 2015, n'ont jamais été véritablement appliquées. Le Président Emmanuel Macron poursuivra ses efforts pour renforcer la coopération européenne.
L'immigration est un sujet structurel, qui a toujours existé. Cela doit nous conduire à nuancer quelques chiffres : 3 millions de personnes disposent d'un titre de séjour, soit 4 % de la population française. On recense, dans le monde, 280 millions d'immigrés, de personnes déplacées. Peut-on présenter l'arrivée de quelques dizaines de milliers de personnes en Europe comme la fin du monde ? Dans des pays comme le Liban ou la Jordanie, les gens rient lorsqu'ils entendent de tels propos dans la bouche de personnalités politiques. Il faut analyser les choses de manière nuancée.
Le budget présente de nombreux points positifs. Il y a quatre ans, il s'élevait à 1 milliard d'euros, contre 1,9 milliard aujourd'hui. Il progresse de 3 % par rapport à l'année dernière, ce qui représente une hausse de 58 millions. Il faut y ajouter les crédits du plan de relance et la création de 800 places dans les centres provisoires d'hébergement, de 1 500 places dans les centres d'accueil et d'examen des situations (CAES), et de 3 400 places dans les centres d'accueil des demandeurs d'asile (CADA). Le programme 303 voit ses crédits augmenter de 4 % par rapport à l'année dernière.
Je rappelle, enfin, que le président Macron a doublé les effectifs de la PAF, alors que Nicolas Sarkozy avait supprimé 10 000 postes de policiers, avant que la gauche ne les rétablisse.
La réduction du nombre de visas ne saurait conduire, ipso facto, à la diminution du nombre de migrants se rendant en France. Nous avions adopté, à l'unanimité, la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, qui prévoit notamment une hausse de l'aide publique au développement. Nous avions estimé, au cours des débats, qu'un levier d'action efficace consisterait à sanctionner les élites des pays concernés.
Le groupe La République en marche votera en faveur des crédits.