Intervention de Sébastien Nadot

Réunion du mercredi 12 janvier 2022 à 14h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Nadot :

Au nom du groupe Libertés et Territoires, je voudrais d'abord rendre hommage à l'Italien David Sassoli. Les drapeaux européens qui flottent partout en France et ornent les bâtiments historiques dans notre pays saluent l'ouvrage politique considérable du président du Parlement européen, récemment décédé.

La France préside pour six mois le Conseil de l'Union européenne, dans ce contexte de pandémie assez singulier pour le continent. Cette présidence est une chance, celle de peser un peu plus qu'à l'accoutumée pour dire, à la manière française, quelle est l'Europe que nous voulons : celle qui fait écho à notre histoire, à nos valeurs et à notre compréhension des enjeux du futur et des défis, nombreux, qui s'accumulent. Le réchauffement climatique ou l'effondrement de la biodiversité ne sont pas des moindres. On ne peut pas non plus ignorer la crise sanitaire du covid-19 qui se prolonge et éprouve nos sociétés. Toutefois, cette crise masque un mal sans doute plus grand et plus profond qui frappe des millions d'Européens : la pauvreté et la précarité.

Or tout semble se passer comme si nous nous y étions habitués, sans vraiment chercher à améliorer le sort de ces concitoyens, ce que tout politique devrait chercher à faire. L'Union européenne connaît une crise de la dignité humaine. Eurostat, l'organisme officiel de la statistique européenne, évalue à 72 millions le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans l'Union européenne, soit près de 16,5 % de la population, ou un habitant sur six. N'allons pas faire semblant de croire que ce mal serait celui des autres, et pas de la France. Un récent rapport du Secours catholique sur l'état de la pauvreté dans notre pays constate qu'environ 7 millions de Français ont besoin de recourir à l'aide alimentaire et que plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.

L'Union européenne est fondée sur le triptyque de la démocratie, de l'État de droit et des droits fondamentaux. Or il n'y a pas de liberté dans la pauvreté et la précarité. La PFUE ne peut ignorer près du quart des citoyens européens, qui, plus que tout autre, ont besoin du soutien de la puissance publique. Quelles sont les actions de lutte contre la pauvreté et la précarité que la présidence française de l'Union européenne compte impulser ? En ferez-vous une priorité ?

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