J'avais eu plaisir à retrouver M. Sassoli à l'Assemblée nationale et à échanger sur une partie de notre histoire commune – lui, du côté italien et moi, du côté du parti communiste français. Cela lui faisait très plaisir de se retrouver en présence de personnes qu'il avait croisées à la Fête de l'Humanité, il y a quelques dizaines d'années.
La France a travaillé de manière approfondie sur le devoir de vigilance des entreprises et adopté une loi sur ce sujet. Elle est tout à fait légitime pour hisser cette question à l'échelle européenne et profiter de sa présidence pour la faire avancer. En tant que puissance spatiale européenne, elle pourrait également profiter de sa présidence non seulement pour indiquer la poursuite de programmes en cours, mais aussi pour lancer des réflexions. Par une loi de 2008, par exemple, la France est la seule à imposer à ses constructeurs de satellites des systèmes de désorbitation. Dans le cadre de la PFUE, elle pourrait promouvoir cette loi à l'échelle européenne, voire à l'échelle internationale, avec l'ambition d'instaurer un code de bonne conduite qui ne soit pas entre les seules mains des États-Unis.
Dans le domaine spatial, l'Union européenne a une lecture complètement décalée. Ainsi, elle ne se positionne pas clairement sur le programme d'exploration lunaire Artemis que proposent les États-Unis : certains États membres les rejoignent, d'autres s'en remettent au multilatéralisme onusien. Comme avec l'OTAN, dans le domaine de l'espace, l'Union européenne se lie une nouvelle fois les mains avec les États-Unis, alors qu'elle prétend être une puissance indépendante.