Pas moins de 164 pays de l'Organisation mondiale du commerce ont demandé la levée des brevets relatifs aux vaccins contre la covid-19, par solidarité internationale mais aussi pour des raisons sanitaires, car les pays occidentaux auront beau atteindre un taux de vaccination de 90 %, ils resteront à la merci de nouveaux variants tant que la couverture vaccinale ne dépassera pas 8 % en Afrique.
Alors que le président Biden a appelé à la levée des brevets, je n'ai toujours pas compris la position de la France et de l'Union européenne. Elles s'y étaient opposées à l'époque, mais c'est l'Union européenne qui pourra obtenir à présent de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) une dérogation temporaire à certaines dispositions de l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle. Ne pourrions-nous pas nous inspirer de la stratégie adoptée dans les années 2000 pour lutter contre le sida et qui a permis de sauver des millions de vie, en autorisant les pays du Sud à produire des médicaments génériques ?
Je devine les raisons de la réticence à lever ces brevets. On craint que les laboratoires ne soient plus incités à investir. Ces arguments ne tiennent pas face à l'ampleur des bénéfices engrangés par les laboratoires – 18 milliards pour Pfizer après impôts. Que peut faire la France ?