J'aimerais réagir à l'intervention de mon ami Alain David, qui estime que la politique de libre-échange de l'Union européenne est responsable de nos déficits commerciaux. Je crois que le problème est franco-français : il faut l'assumer et reconnaître notre part de responsabilité. Permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire : en 2020, les Pays-Bas ont eu un excédent de 68 milliards ; l'Italie, de 63 milliards ; la Belgique, de 20 milliards ; la République tchèque, de 18 milliards ; la Pologne, de 12 milliards, etc. Où est la France ?
Notre pays était à l'équilibre jusqu'en 2001-2002 et il est devenu très déficitaire au cours des quinze dernières années. De ce point de vue, le deuxième mandat du président Chirac a été un quinquennat perdu. Il est vrai que l'on commence à voir germer certaines des graines qui ont été semées, mais la situation reste difficile et la reprise est très lente.
Monsieur le ministre, on a longtemps cru que le CAC40 ferait la richesse de la France et son excédent commercial. Or ce n'est pas vraiment le cas. Vous l'avez dit vous-même, le tissu des ETI et des PME y contribue davantage. Le plan d'investissement France 2030 mise sur des technologies d'avenir. Des dizaines de milliards vont permettre des investissements massifs, qui seront portés par des entreprises majeures, sélectionnées par appel d'offres. La question des filières, de la compétitivité et de l'export sera-t-elle prise en compte dans l'élaboration de ce plan, qui sera très structurant pour toute notre industrie ?
Enfin, plusieurs d'entre nous ont participé, le 10 janvier, à la conférence internationale sur la refonte du partenariat commercial entre l'Union européenne et l'Afrique. Certains de nos partenaires africains ont émis des critiques, soulignant notamment que les partenariats passés avaient créé des déficits commerciaux importants. L'accord de libre-échange Euromed, par exemple, a entraîné une multiplication par cinq de leur déficit commercial au cours des vingt dernières années. Quelle est la nature du dialogue que vous avez eu avec les pays africains sur ce sujet ? Quelles critiques ont été formulées et comment y répondez-vous ?