Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 2 février 2022 à 15h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Merci, monsieur le ministre. Nous devons rendre hommage à votre énergie et à votre enthousiasme.

En France, nous avons toujours le sentiment – justifié, selon moi – qu'il est difficile de mobiliser les Européens pour adopter une position plus exigeante dans nos relations avec nos partenaires. L'Union européenne a été bâtie sur un principe d'exemplarité auquel nous aimerions que soit adjoint un principe de réciprocité. Nous mesurons vos efforts en la matière, mais il est difficile de faire lever la pâte. Nous formons cependant le vœu que la présidence française nous permettra d'avancer dans toutes les directions que vous avez indiquées.

Votre action est très difficile. Ce serait commode de pouvoir engueuler le ministre, mais il n'est pas le seul responsable des résultats du commerce extérieur ; ces derniers dépendent d'abord du tissu industriel et social.

Au cours de la législature, les Français ont marqué des points en mettant en avant sur la scène européenne des thèmes qui étaient proscrits ou ignorés il y a quelques années, mais la route est longue et la pente est forte, selon l'expression de Jean-Pierre Raffarin, pour obtenir des avancées concrètes. Nous saluons vos efforts en ce sens.

Avant de clore notre réunion, quelques mots sur la manière dont notre commission s'efforce de réagir à la situation dramatique au Sahel.

Dès que la décision a été prise par l'autorité putschiste du Mali de renvoyer en France notre ambassadeur, M. Joël Meyer – et ce, dans des conditions tout aussi indignes que celles dans lesquelles les Danois ont été congédiés en dépit des efforts qu'ils avaient fournis à la demande des autorités maliennes –, j'ai fait savoir au ministère des affaires étrangères et à M. Meyer lui-même que nous souhaitions l'entendre le plus vite possible. Je n'ai pour l'instant pas reçu de réponse du Quai d'Orsay – nous attendons le retour de l'ambassadeur sur le territoire français pour en savoir plus –, mais son audition pourrait avoir lieu mardi prochain dans la soirée. On m'indique que le Premier ministre vient d'annoncer la tenue d'un débat en séance publique, au Parlement sur le Sahel. Ce débat est important, et la commission y prendra toute sa part.

Nous vivons des moments très difficiles dans notre engagement au Sahel. Nous sommes inévitablement victimes de France-bashing. En réalité, les réactions des médias sont diverses, et beaucoup considèrent aussi comme une anomalie l'attitude du colonel Goïta, qui se met lui-même au ban de la communauté internationale. En tout état de cause, compte tenu du nombre de nos soldats morts au service de ce pays et de la lutte contre le terrorisme ainsi que de l'argent que nous avons dépensé, ces gestes très déplaisants et inconsidérés nous sont profondément pénibles et douloureux. Cela doit nous conduire à nous interroger sur ce que nous voulons faire. À cet égard, le débat annoncé par le Premier ministre est très bienvenu, mais je souhaiterais que nous puissions également entendre l'ambassadeur – il a des choses à nous dire.

Le Mali est, avec l'affaire ukrainienne, l'un des deux grands et douloureux dossiers auxquels la diplomatie française est confrontée. Notre commission ne restera pas inerte face au défi lancé à notre diplomatie et à nos forces armées.

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