Intervention de Anne Genetet

Réunion du mercredi 27 novembre 2019 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Je m'associe évidemment à tous les hommages qui ont été rendus à nos soldats tués. Je voudrais témoigner aussi notre infinie reconnaissance, comme l'a dit le Premier ministre hier, à nos forces armées.

L'interview du Président de la République au journal The Economist s'agissant de l'OTAN a fait grand bruit. Il a obligé beaucoup de nos partenaires à prendre position. Il faut certainement s'en réjouir. À ce propos, je voudrais justement citer l'interview ce matin même de notre ministre Jean-Yves Le Drian dans La Provence, qui dit : « La semaine dernière, avec mon homologue allemand, nous avons mis une proposition simple sur la table : confier à des personnalités politiques un travail de réflexion sur les valeurs, les objectifs et les moyens de l'OTAN. Elle a recueilli un large soutien. Une prise de conscience collective a commencé. Chacun comprend, par exemple, que les Européens doivent être plus responsables et plus proactifs pour assumer une part plus importante du fardeau et de l'action au sein d'une relation transatlantique. Pour être très clair, dit notre ministre, je suis convaincu qu'il n'y aura pas plus de défense européenne sans OTAN que d'OTAN crédible sans renforcement des engagements de défense européens. » Ces réactions s'entendent parfaitement, compte tenu de l'histoire et du rôle de l'organisation, mais je trouve qu'elles sont aussi inquiétantes. Personne à ce jour ne semble envisager l'éventualité que peut-être, les États-Unis ne veulent plus être les gendarmes de l'Europe ou du monde et en particulier, cela a été dit, ce n'est pas une lubie. Au lendemain de l'interview du secrétaire général, Newsweek nous apprenait par une source interne de la Maison-Blanche que le président des États-Unis, M. Donald Trump, estimait que les États-Unis étaient « violés » par l'OTAN et qu'il souhaiterait sortir de l'organisation. Ce n'est donc pas une lubie parce qu'il l'avait déjà exprimé en 2016 pendant sa campagne électorale. Il s'est depuis montré ouvertement critique, notamment s'agissant des budgets ; cela a été évoqué ici. Cette question résonne auprès d'une grande partie de son électorat après l'Irak et l'Afghanistan. Ma question est simple : quel avenir envisager pour l'OTAN si, demain, les États-Unis devaient la quitter ?

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