J'ai été frappé en vous écoutant – et avec ce que l'on constate – par le parallèle entre la difficulté de faire de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord une alliance politique, notamment dans la définition des objectifs et des menaces – est-ce le flanc sud ou est-ce le flanc est qui est le plus important ? – et la difficulté de promouvoir l'autonomie stratégique européenne au sein de l'Union européenne, où l'on a finalement la même difficulté à prioriser les menaces et à se mettre d'accord sur les objectifs et les moyens. Je ne pense pas qu'il y ait une différence majeure entre l'OTAN et l'Alliance face à la définition de la menace et des périls. Ma question est simple : comment dépasser ces intérêts nationaux extrêmement divergents ? Comment faire face au désengagement éventuel des États-Unis ? J'ai été frappé par ce que disait Camille Grand sur le fait que l'on assistait à une forme de remontée en puissance de la présence américaine ; l'exercice Defender prend la suite de Reforger qui existait jusque dans les années 1990. À court terme, c'est peut-être rassurant, mais vous le disiez vous-même, la politique de Donald Trump est, avec le basculement vers l'Asie, dans la continuité de ce qui avait déjà été arrêté par le président Obama. Comment faire face à cette menace en tenant compte d'intérêts qui sont divergents à tous les niveaux ?