Intervention de Frédéric Petit

Réunion du mercredi 27 novembre 2019 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Je suis député des Français qui sont installés en Europe centrale, en Allemagne et dans les Balkans, et je suis très content, car à plusieurs reprises, non seulement parmi les intervenants, mais également chez certains de mes collègues, j'ai pu sentir que l'on sortait de raisonnements qui m'apparaissent parfois comme simplistes dans la position des onze pays dont on parle souvent. Vous avez parlé de rencontres en tête à tête, j'en ai beaucoup également. Je voudrais développer un exemple, c'est la réaction du président Tusk, qui a été traduite très souvent rapidement par des gens qui lisent une seule phrase des articles, mais cela ne suffit pas, et parfois, comme vous l'avez rappelé, cela ne suffit pas de lire la presse, il faut un peu enquêter au-delà, surtout en France. Je crois que ce qui est dans la réponse de Tusk, ce n'est pas la phrase que l'on a beaucoup développée en disant qu'il ne fallait pas dire cela. C'est ce qu'il dit après qui est très interculturel. Il dit : « vous n'avez pas eu la Russie quarante ans chez vous. » Il y a quand même une région – et peu de gens en sont conscients en France, je le rappelle à mes collègues – dans l'est de l'Estonie qui est sociologiquement, historiquement et culturellement exactement ce qu'était la Crimée il y a dix ans. Cela fait trente ans que les Estoniens en parlent. J'ai aussi travaillé en Estonie, cela fait trente ans qu'ils en parlent. La Lituanie, c'est exactement pareil. Kaliningrad, c'est la Russie. J'insiste sur ce point-là, il n'y aura pas de défense européenne si nous n'avons pas une politique inclusive, qui n'est pas opposante. Il ne s'agit pas de convaincre les Polonais que le danger vient du sud. Il s'agit de construire une réponse européenne qui sera inclusivement un espace où les menaces de l'Europe aujourd'hui, même celles qui sont fantasmées – et nous en avons – seront sur la table.

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