Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 27 novembre 2019 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Il est très important de comprendre la position des pays de l'Europe de l'Est. Si nous nions leur histoire et leur géographie, nous n'arriverons pas à construire ce qui doit être construit. De ce point de vue, je rejoins parfaitement ce que Frédéric Petit vient de dire.

Deuxièmement, sur le Fonds européen de défense, je demande que nous arrêtions d'être naïfs. Derrière l'OTAN, derrière ce que l'on appelle le partage du fardeau, derrière les sommes qui sont ciblées par les Américains, c'est l'industrie de l'armement, l'industrie de la défense et l'économie qui parlent. Arrêtons d'être naïfs et considérons que nous n'avons pas vocation à donner en permanence aux Américains des marchés pour leurs propres produits, leurs propres industries et leurs propres emplois. L'Europe a aussi à préserver sa propre économie, sa propre recherche et ses propres intérêts. Ce n'est pas un gros mot de dire que les Européens doivent défendre leurs intérêts, comme les Américains le font. Il y a aussi un moment où il faut que les Européens fassent face et montrent davantage de volonté politique sur le sujet.

Je ne veux pas revenir sur la question de l'OTAN, mais j'ai deux intuitions. La première, c'est que la France a une expression en matière de politique étrangère dans son histoire, dans ce qu'elle est, dans son ADN de liberté et d'indépendance, d'une forme d'autonomie, et qu'il faut absolument préserver cette liberté, cette indépendance et cette forme d'autonomie parce qu'elle peut être extrêmement importante pour l'équilibre du monde de demain.

La seconde intuition est qu'il est plus que temps que les Européens considèrent qu'ils doivent prendre à bras-le-corps les questions de sécurité et de défense. Ils sont maintenant arrivés dans la maturité ; c'est à eux de faire ce chemin. Si nous traitons ces deux aspects en gardant une voix un peu originale de la France qui peut être à l'initiative, je ne veux pas dire d'une troisième voix, mais en tous les cas de pays non-alignés aussi avec une Europe forte, nous nous poserons les questions de l'OTAN d'une manière différente, me semble-t-il.

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