Monsieur Boulègue, dans un entretien au Time, vous avez décrit le rapprochement sino-russe comme n'étant pas une question de coopération en tant que telle, notamment eu égard à la différence de puissance économique entre les deux pays, mais plutôt un message au reste du monde. Cet axe Moscou-Pékin traduit à la fois un antagonisme commun envers Washington et une nécessité, particulièrement pour la Russie, de s'allier à une telle puissance économique et commerciale. Dans ce contexte et cinq ans après un regain de tension en raison de l'annexion de la Crimée, les pays européens sont tiraillés entre méfiance envers Moscou pour certains, et volonté de coopération pour d'autres. Pensez-vous que l'accélération du rapprochement à la fois économique et militaire avec la Chine est une menace pour les coopérations et les relations entre la Russie et la France ?