Je partage ce qui vient d'être dit sur la francophonie. La Russie utilise et cherche à soutenir diverses plateformes, notamment issues d'une certaine forme de panafricanisme, qui par définition sont très hostiles à la présence européenne, y compris à la présence française, sur le continent africain. Cela est notamment visible en Côte d'Ivoire, mais également dans d'autres pays.
Je voudrais quand même relativiser un petit peu. Il n'y a pas longtemps, à Madagascar, les Russes ont tenté d'influencer l'élection avec un succès mitigé. C'est à la fois rassurant et inquiétant, puisque cela signifie que la connaissance russe de l'Afrique n'est plus aussi importante qu'à l'époque soviétique, notamment avec l'Institut d'études orientales qui est très important dans le monde académique russe. Néanmoins, ils apprennent de leurs erreurs.
D'ailleurs, il est très intéressant de regarder ce qui se dit et s'écrit sur les plateformes identifiées comme des plateformes financées par les Russes en Afrique, en langue française. Par exemple, en République centrafricaine, des entreprises financent la production de dessins animés avec un lion, une girafe et un ours. L'ours arrive de ses steppes enneigées pour éviter que les hyènes mangent ce que le lion et la girafe sont en train de produire.
Sur la francophonie, sur le franc CFA et sur certains dossiers comme les îles Éparses, des médias comme Sputnik, en langue française, ont soufflé à la fois le chaud et le froid en condamnant la France à une certaine faiblesse en disant : « Comment ? Nous voulons brader nos territoires, etc. », et en même temps, à Madagascar, en finançant des actions en faveur de la rétrocession des îles Éparses.