Concernant les PME-ETI, c'est une de nos préoccupations majeures, comme je l'évoquais dans mon propos introductif. Nous avons ouvert un site permettant aux PME et ETI impliqués dans nos programmes d'armement de nous saisir de leurs difficultés. Nous préparons un plan d'actions de suivi rapproché pour déterminer ce que nous pouvons faire pour assurer la soutenabilité des 1 400 entreprises considérées comme critiques pour la BITD. Dans le domaine des PME-ETI, nous nous concentrons, dans le domaine de l'aéronautique, sur les entreprises duales, travaillant tant pour le civil que pour le militaire, car la crise de l'aéronautique commerciale, majeure, aura inévitablement des conséquences sur le plan industriel.
D'une manière générale, nous aurons à rattraper les retards que nous avons pu prendre en 2020 par rapport à la LPM. L'objectif est que ceux-ci soient rattrapés d'ici fin 2021. Par exemple, le retard pris en 2020 dans la livraison des véhicules Griffon, Jaguar et Serval à l'armée de terre sera rattrapé au plus tard fin 2021.
L'augmentation budgétaire de 1,7 milliard d'euros prévue par la LPM pour 2021 soutiendra notre activité économique et la BITD. L'activité de défense est un outil de souveraineté sur lequel nous pouvons miser pour fournir les capacités nécessaires à nos armées ; c'est un domaine dans lequel nous avons démontré notre efficacité économique – effet de levier des investissements dans le secteur de la défense, emplois hautement qualifiés et difficilement délocalisables répartis sur tout le territoire. Nous devons poursuivre notre stratégie d'innovation en prenant le relais des industriels rencontrant des difficultés pour financer la R&D. Nous souhaitons pérenniser, en relation avec Bercy, les mesures que nous avons prises pour faciliter les paiements car elles permettent des gains d'efficacité.
Nous avons mené un dialogue social approfondi – 80 % des effectifs de la DGA sont composés de personnels civils – en réunissant le comité technique de réseau, équivalent du comité social et économique (CSE). Nos dispositions de travail doivent par ailleurs être agréées par les CHSCT au niveau central et au niveau local.
Le retard pris dans la fourniture des Reaper n'est pas critique mais il faut rester vigilant. Les essais de réception des avions du quatrième système Reaper, prévus au mois de mai, ont été décalés au mois de juillet, sans conséquence sur la date de début de vol dans la bande sahélo-saharienne.
Concernant les masques, nous avons mis à la disposition des autorités sanitaires et industrielles (ministère de la santé et ministère de l'économie) nos moyens d'expertise et d'essais de notre centre DGA MNRBC de Vert-le-Petit. Ce centre teste les échantillons fournis de manière à permettre de créer cette nouvelle catégorie de masques « grand public » qui viendra compléter les masques FFP2 et chirurgicaux que les personnels soignants utilisent. Le centre a multiplié par cinq ses capacités de tests et analyse 80 échantillons de masques « grand public » par jour ; 400 entreprises ont proposé leurs produits. Nous n'avons pas de visibilité sur la production et la commercialisation des masques : cela relève du ministère de l'économie.
L'appel à projets de l'AID devrait permettre de retenir trente à quarante projets, certains concernant la protection des armées ; nous engagerons la totalité des 10 millions d'euros prévus. Des programmes pourront bénéficier de l'accélération induite par cet appel à projets dans plusieurs domaines comme la protection, la détection, le diagnostic, qui sont des thématiques bien représentées dans les projets sélectionnés.