Intervention de le médecin général Édouard Halbert

Réunion du jeudi 28 mai 2020 à 14h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

le médecin général Édouard Halbert, chef de la cellule de crise covid-19 du service de santé des armées :

D'une manière générale, le processus de recrutement a été impacté par le confinement et les restrictions de mobilité associées. Depuis sa levée le 11 mai, le service de santé des armées a ouvert toutes ses antennes d'expertise médicale initiale pour faciliter la reprise des activités. Pour répondre à ses propres besoins, le SSA a un plan de recrutement ambitieux, essentiellement ciblé sur les praticiens, afin de compenser les départs avant la limite d'âge. Pourvoir à l'ensemble des postes est essentiel pour assurer le très haut niveau de projection requis actuellement (200 % pour les chirurgiens). Et malgré un marché extrêmement concurrentiel, nous restons très attractifs au regard des recrutements en école. À ce stade, le plan de recrutement du service de santé des armées n'a été que peu altéré par le confinement, mais il est vrai qu'il porte sur de très petits volumes comparé au reste des armées.

Dans la zone Est, la coordination a été excellente entre l'ARS, le site hospitalier Émile Muller et l'officier général de zone de défense et de sécurité (OGZDS). Elle a, entre autres, donné lieu à l'organisation d'une filière de soins de suite qui a permis le désengagement de l'EMR SSA dans des conditions optimales. De même, le dialogue entre l'OGZDS et l'ARS, qui bénéficie d'un officier de liaison du Service, a grandement facilité l'articulation civilo-militaire lors des transferts de patients par trains sanitaires, notamment ceux à destination de Bordeaux.

L'heure n'est pas encore au retour d'expérience général de cette épidémie, nous sommes maintenant pleinement engagés dans une phase de contact tracing qui mobilise de nombreuses équipes.

Le SSA a gardé toutes ses capacités, mais au prix d'un format échantillonnaire. Nous avons toujours conservé nos compétences dans les domaines de la médecine de guerre, des pathologies infectieuses et du NRBC, mais nous avons dû jeter toutes nos forces dans la bataille lors de cette crise. Nous poursuivons l'effort en projetant un élément militaire de réanimation à Mayotte, où le nombre de cas de covid-19 est en augmentation, mais il serait très compliqué d'en installer un en Guyane. En sus de la crise COVID-19, nous avons continué d'assurer le soutien des engagements opérationnels avec 366 personnes prêtes à partir en cas d'alerte, dont du personnel dédié pour les évacuations médicales. L'EMR-SSA s'est ajouté aux postes sur les théâtres d'opérations. Ainsi, les 104 réanimateurs du service ont dû œuvrer au sein des HIA, de l'EMR-SSA et des structures de soins en opérations en passant de l'un à l'autre pour certains. Le niveau d'engagement est très élevé. Notre format nous permet d'assurer nos missions, mais en engageant la totalité de nos moyens.

L'application StopCovid a notamment été testée par des militaires. Compte tenu des missions spécifiques au ministère et du besoin de protection de certaines données, je laisse le soin aux autorités compétentes de répondre plus avant.

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