Le SSA va essayer de réduire au minimum les délais de l'expertise médicale initiale pour le traitement des dossiers des jeunes recrues. Ces délais parfois excessifs ont notamment été à l'origine de décisions d'inaptitude temporaire, faute d'accès aux avis spécialisés. Depuis le 11 mai, les hôpitaux des armées appliquent une nouvelle circulaire permettant de donner des réponses rapides aux demandes d'avis spécialisés pour le recrutement.
Nous rencontrons également des difficultés pour recruter des spécialistes dans les domaines en lien avec les contrats opérationnels – chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs –, afin de constituer nos soixante-cinq équipes chirurgicales. Ces recrutements constituent une priorité, car ils conditionnent la réponse opérationnelle.
La crise sanitaire démontre la pertinence de maintenir une capacité médicale de prise en charge en infectiologie et plus généralement en médecine, permettant de tenir sur la durée, car, à la différence d'un attentat qui provoque un afflux ponctuel de blessés, une épidémie entraîne des hospitalisations prolongées et étalées dans le temps.
Sous la direction des ARS, les établissements de santé réécrivent, eux aussi, des plans d'organisation de la réponse aux situations sanitaires exceptionnelles, en particulier pour faire face aux risques épidémiologiques émergents. Le SSA, par son expérience en matière de préparation et de rôle 4, est très engagé dans la conception et la préparation de plans ; c'est ce qui lui permet de déclencher la réponse avec une réactivité exceptionnelle. Ensuite, il faut passer le relais aux structures civiles, car, avec 0,7 % des capacités hospitalières nationales, il n'est pas en mesure de porter la gestion d'une crise nationale d'ampleur. Notre plus-value, en matière de prise en charge, se trouve dans notre capacité à réagir vite, dans notre résilience, et dans le fait que la réponse aux contrats opérationnels reste prioritaire en toutes circonstances.