Intervention de Geneviève Darrieussecq

Réunion du jeudi 4 juin 2020 à 15h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Geneviève Darrieussecq, ministre :

Avec l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne, la France a fait part à Josep Borrell, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, d'une position commune concernant une Europe plus solidaire, résiliente et souveraine. Nous voulons continuer de défendre un niveau d'ambition élevé pour renforcer notre résilience européenne et de porter le plus haut possible la souveraineté européenne, donc réduire nos dépendances, ce qui revient à poursuivre la promotion du Fonds européen de défense.

Dans ce courrier conjoint, nous avons également indiqué l'importance d'une communication stratégique de l'Union européenne face aux multiples discours de déstabilisation. Enfin, il est toujours utile de rappeler qu'un engagement opérationnel accru des Européens est une nécessité si nous voulons que l'Europe de la défense existe.

Nous aurons l'occasion de reparler de ces orientations et de cette lettre dans le cadre du Conseil des affaires étrangères réunissant les ministres de la défense, qui se tiendra le 16 juin. Le haut représentant a d'ores et déjà accueilli très favorablement la démarche émanant des quatre États membres.

Chaque fois que cela sera possible, nous devrons nous attacher à donner une dimension concrète à ce que fait l'Union européenne en matière de défense. C'est la raison pour laquelle, dans ce courrier, nous avons demandé la tenue d'exercices d'analyse conjointe des menaces. S'il est accepté par nos collègues, ce travail sera lancé dès le semestre prochain.

S'agissant du rôle que les armées pourraient jouer en cas de deuxième vague épidémique, le service de santé des armées (SSA) a montré sa capacité à faire face à la crise sanitaire et à s'adapter, tant dans sa dimension hospitalière que dans le soutien aux forces ou dans l'offre de soins pour les militaires et leurs familles.

Sans revenir sur toutes les actions qu'a su conduire ce service, il faut insister sur sa contribution aux téléconsultations, en complément des médecins. Le nombre de ces consultations a explosé dans les derniers mois : confidentielles il y a peu, elles sont devenues un mode d'exercice de la médecine beaucoup plus répandu. Le service de santé des armées y a contribué, puisque plus de 28 000 téléconsultations ont été réalisées depuis le début du mois d'avril. Par ailleurs, les hôpitaux du SSA ont su doubler leur capacité en lits de réanimation, comme nombre d'hôpitaux de notre système de santé public.

L'heure est à la reconstitution des capacités du service, à la reconfiguration des matériels utilisés, à la remise en état, pour se préparer à une éventuelle deuxième vague, comme à la bonne utilisation de toutes les données épidémiologiques qui ont pu être recueillies. Ainsi, nous devons tirer tous les enseignements du matériau très riche qu'est l'enquête épidémiologique menée sur le Charles-de-Gaulle, notamment pour casser efficacement les chaînes de contamination.

De façon plus prospective, nous aurons l'occasion de revoir le volet anticipation, pour le renforcer. En effet, la revue stratégique mentionnait bien la menace potentielle que représente une épidémie. Il convient de travailler plus avant dans cette voie et de renforcer la dimension d'anticipation. C'est ce que nous ferons dans le cadre d'un travail, court mais approfondi, d'actualisation de la revue stratégique menée à l'été 2017, pour tenir compte de l'expérience de la crise sanitaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.