. La DMAé assure déjà la gestion logistique des biens de tous les matériels aéronautiques, jusqu'aux micro-drones. Se pose ensuite la question de la valeur du drone. Est-il jetable ? En ce cas, nous n'en assurons pas la maintenance. Peut-on fournir de petites pièces de rechange ou peut-on aller encore plus loin ?
Je n'ai pas eu l'impression que le secteur civil avait été sensible à la crise du covid-19. Nos industriels ont bien réagi. Ils se sont arrêtés quatre ou cinq jours, pour s'organiser et permettre à leurs personnels de revenir dans des conditions sanitaires correctes, éventuellement en les faisant travailler en alternance par demi-équipes et en effectuant des désinfections intermédiaires. Les personnels dit « cols blancs » étaient présents en télétravail. S'il y a une activité qu'ils ont maintenue pendant cette crise, c'était bien le MCO de nos forces. En contact régulier avec eux, non seulement ils me le disaient mais, quand je faisais part d'une difficulté, ils y répondaient. Ils me disaient même que c'était pour leurs équipes un élément de motivation pour venir travailler malgré la crise. Bien sûr, la productivité n'est pas maximale, car les règles de distanciation sociale ne sont pas de nature à faciliter l'entretien d'un avion, mais que l'on soit industriel ou opérationnel, la contrainte est la même, et cela ne remet pas en cause le modèle actuel.
Concernant l'interopérabilité de la maintenance, nous pouvons travailler avec nos camarades étrangers lorsque nous achetons des programmes en coopération, sous réserve qu'ils acceptent d'entrer dans cette démarche. Pour l'A400M, nous avons mis en place un stock de pièces commun entre nations du programme, à l'exception de l'Allemagne, qui ne l'a pas souhaité. Cela permet d'avoir un stock moins important et de le faire circuler. Je souhaite que ce soit le cas de tous les programmes en coopération. Nous ne mettons jamais le SIAé en compétition, ce qui n'aurait pas de sens. La première question que nous nous posons est de savoir si le SIAé est pertinent pour assurer le soutien d'une flotte. Si la réponse est oui, nous le lui attribuons, si la réponse est non, nous nous tournons vers un industriel civil. C'est pourquoi le soutien du Dauphin, du Panther et du C-130, une partie du soutien de l'A400M, les visites de l'A400M sont assurés par le SIAé. Les visites du Puma, de la Gazelle, la majorité des visites des Tigre ou des NH-90 sont assurées par le SIAé. Les modernisations du Rafale, le soutien du Mirage 2000 et de l'Atlantique 2 sont assurés par le SIAé. En revanche, nous ne lui confions pas le soutien d'aéronefs très civils et dépourvus de spécificités militaires, comme les A310 ou les A340.