Je comprends de l'épisode franco-turc que nos capacités de renseignement ne sont apparemment pas en cause puisque le Forbin avait repéré le Cirkin et l'avait suivi. Une frégate grecque avait subi les mêmes désagréments que la France, sur le trajet de ce navire, escorté par deux frégates turques. Il y a eu ensuite cet acte de guerre contre le Courbet, avec une illumination radar, à trois reprises. D'un point de vue militaire, il s'agit bien d'un acte de guerre.
La réponse, plus politique que militaire, interroge. S'il s'agit d'une réponse en urgence, celle-ci ne devrait-elle pas être purement militaire ? Le politique doit-il immédiatement trancher quant au type de réponse à adresser lors d'un acte d'agression important ?
Une telle réponse ne nous fait-elle pas apparaître aux yeux de nombreux autres régimes de plus en plus autoritaires comme faibles ? L'indignation politique, la convocation de l'attaché militaire turc à Paris ou les discussions entre présidents sont-elles suffisantes ?
Pensez-vous qu'une réponse énergique sur le plan militaire aurait été nécessaire dans ce cas ? Lorsque nous subissons de tels affronts de la part des Russes, notamment, on peut comprendre la volonté d'éviter l'escalade, mais il s'agit là d'un allié officiel au sein de l'OTAN, qui défend des intérêts divergents. Le cargo transportait non seulement des armes, mais aussi des mercenaires qui ont fait beaucoup de mal contre les Kurdes, dans le nord-est de la Turquie.