Exactement. Il y a par ailleurs un domaine dans lequel la LPM a une sorte d'angle mort : l'espace. Le rapport de nos collègues le président Becht et Stéphane Trompille l'a bien montré, et la stratégie de défense spatiale annoncée l'an dernier n'est pas encore totalement financée. Nous pensons qu'il faut le faire avec beaucoup d'ambition, car l'espace n'est pas devenu un objet de rivalités seulement stratégiques, mais aussi technologiques : nous perdons du terrain par rapport aux Chinois et aux Américains du New Space, et il est plus que temps de réagir.
Il est temps de réagir, aussi, en matière de munitions et de pièces détachées. Ce n'est certes pas la même chose, mais dans les deux cas, nos stocks sont bas, et c'est le fait d'une même politique d'approvisionnement en flux plus ou moins tendus. Comme le dit souvent le chef d'état-major des armées, il est temps de passer d'une logique de flux à une logique de stocks, de résilience. La politique des stocks suivie jusqu'à présent nous paraît d'un autre temps, celui des « dividendes de la paix » ; mais le monde a changé… Le plan de relance constitue une bonne occasion de donner l'impulsion budgétaire nécessaire à un changement de politique, c'est-à-dire à une augmentation des stocks qui donnerait d'ailleurs du travail à toute une industrie, notamment aux PME et accroîtrait la résilience de nos armées.
Voilà, mes chers collègues, pour les commandes militaires, c'est-à-dire pour la relance par la demande. Venons-en, comme nous vous l'annoncions, à la relance par l'offre, son indispensable corolaire.