Alors, si les SALA n'existent pas et n'existeront jamais, pourquoi s'y intéresser ? Les choses sont évidemment plus complexes.
D'abord, si les SALA constituent le stade ultime de l'autonomisation des systèmes d'armes, l'inclusion progressive de segments autonomes dans les systèmes d'armes suscite à elle seule des interrogations d'ordre philosophique, éthique, social et juridique.
L'émergence de l'autonomie dans les systèmes d'armes et son renforcement progressif s'accompagnent d'une modification de la place de l'humain dans les combats, après des siècles d'affrontements « où il fallait des poitrines à opposer à d'autres poitrines » selon l'expression bien connue de M. Jacques Chirac.
Ensuite, la quête de l'autonomie des systèmes d'armes est indissociable de l'essor de l'intelligence artificielle de défense, qui fait l'objet d'une compétition mondiale marquée.
Il est donc indispensable de veiller à ce que le débat sur les SALA ne parasite pas les efforts engagés en faveur de l'intelligence artificielle de défense, au risque d'un triple déclassement : technologique, industriel et stratégique.